Le livre de Francis Ponge, figure dans l’inventaire d’objets copygéniques du site de copy-art Toutes les Copies, Centre Pompidou, du 5 juillet au 31 octobre 2023 http://lantb.net/figure/?p=7472

Référence bibliographique
« Signéponge (Jacques Derrida, 1988, première publication en 1984) [Signeponge] »https://www.idixa.net/Pixa/pagixa-0802210755.html

Conférence prononcée en présence de Francis Ponge lors de la décade de Cerisy-la-Salle qui lui a été consacrée en 1975. Le texte est daté du 10 août 1975.

« Jacques Derrida donne dans ce texte une lecture de l’oeuvre de Ponge. Il insiste pour dire qu’elle n’est pas la seule possible. Ce n’est ni une clef ni une explication générale. Quand Francis Ponge décrit une chose, quand il se met à son service, il passe avec elle un contrat. J’écris un texte, je le signe en mon nom propre, mais le texte tel qu’il en résultera, ce sera ta signature à toi, la chose. Chaque fois, il écrit un texte unique, irremplaçable. Ce texte, une fois fini et signé, une fois arrêté, devient une chose, la chose. Son texte est une opération, un acte, ce qu’on appelle une mise en abyme : en se désignant lui-même comme texte, il fait en sorte que la chose se désigne elle-même comme chose, et le résultat de l’opération, c’est que Ponge se désigne lui-même comme Ponge, c’est-à-dire comme une chose, une éponge

cliquer sur l’image pour télécharger le pdf du manifeste publié par l’head-Genève

Une théorie retrouvée du design d’objets

4e de couverture :

« Ce manifeste, à la croisée de l’architecture, de l’esthétique et de l’ingénierie, appelle à réactiver le sens pratique de la décoration d’intérieur, tel qu’il existait avant le XX° siècle. Les fonctions climatiques des tapis, tapisseries, rideaux, miroirs ou paravents ont été oubliées avec la modernité. Ces objets ont été réduits à leur seule dimension symbolique par l’efficacité des dispositifs énergivores de chauffage ou de climatisation. La nécessité de réduire aujourd’hui les émissions de COz et l’énergie consommée, ainsi que la lutte contre les canicules appellent à reprendre en compte la valeur thermique de l’art décoratif du passé, à repenser les modes d’aménagement intérieur, leurs configurations spatiales, formelles et matérielles dans une nouvelle optique de performance climatique: une esthétique décorative propre au XXI° siècle que nous proposons de nommer le « style anthropocène » ».

Introduction à la présentation d’un livre

 


William Henry Fox Talbot, Scène dans une bibliothèque(Planche VIII de l’ouvrage The Pencil of Nature, 1844).

William Henry Fox Talbot, The Pencil of Nature, 1844 :
«Dans ce petit ouvrage présenté aujourd’hui au public, j’ai entrepris de publier pour la première fois une série de planches -ou d’images- qui relèvent entièrement de ce nouvel art qu’est le dessin photogénique, c’est-à-dire des images où le crayon de l’artiste n’est intervenu en aucune façon.» in « Remarques d’introduction à l’ouvrage».
Chaque planche fait l’objet d’un cartel argumenté de l’auteur. Les 24 planches constituent un catalogue raisonné d’un œuvre photographique — la quintessence triviale même du médium transapparent à celle, triviale mais hiéroglyphiques des choses, nature, gravure, architecture….

Liste des 24 planches:
Pl.1. Vue d’une partie du Queen’s College, Oxford
Pl.2. Paris, vue sur les boulevards
Pl.3. Porcelaines de Chine
Pl.4. Objets en verre
Pl.5. Buste de Patrocle
Pl.6. La Porte ouverte
Pl.7. Feuillage
Pl.8. Scène dans une bibliothèque>
Pl.9. Fac-similé d’un ancien document imprimé
Pl.10. La Meule de foin
Pl.11. Copie d’une lithographie
Pl.12. Le Pont d’Orléans
Pl.13. Le Portail d’entrée de Queen’s College, Oxford
Pl.14. L’échelle
Pl.15. L’Abbaye de lacock à Wiltshire
Pl.16. La Chaire de l’abbaye de Lacock
Pl.17. Buste de Patocle
Pl.18. Portail de Christchurch
Pl.19. La Tour de l’abbaye de Lacock
Pl.20. Dentelle (en tel)
Pl.21. Monument aux martyrs
Pl.22. L’Abbaye de Westminster
Pl.23. Hagar dans le désert (fac-similé en tel d’une gravure)
Pl.24. Corbeille de fruits

Scène dans une bibliothèque [Texte de Fox Talbot]
«Parmi toutes des idées nouvelles que la découverte de la photographie a suggérées, il y a cette curieuse expérience ou hypothèse dont je vais parler. En réalité je ne l’ai jamais moi-même mise en pratique, et, à ma connaissance, personne d’autre ne l’a jamais ni tentée ni même proposée. Pourtant, je pense que c’est là une expérience qui, si elle est correctement conduite, ne peut manquer de réussir. Lorsqu’un rayon de lumière solaire est réfracté par un prisme et projeté sur un écran, il forme sur celui-ci cette merveilleuse bande colorée connue sous le nom de spectre solaire. Les expérimentateurs ont découvert que si l’on projette ce spectre sur une feuille de papier sensibilisé, c’est son extrémité violette qui produit l’effet le plus important; il est alors tout à fait remarquable de constater un effet similaire produit par certains rayons invisibles qui se trouvent au-delà du violet, c’est-à-dire au-delà des limites du spectre et dont l’existence nous est seulement révélée par l’action qu’ils exercent.
Je proposerais donc de séparer ces rayons invisibles des autres en les faisant passer dans une pièce attenant par une ouverture pratiquée dans le mur ou un écran de partition. Cette pièce se remplirait donc de rayons invisibles (nous ne pouvons pas dire qu’elle s’éclairerait) qui seraient diffusés dans toutes les directions par une lentille convexe placée derrière l’ouverture. Si des gens se trouvaient dans cette pièce, ils ne se verraient pas, et pourtant, si l’on pointait un appareil photographique dans la direction de n’importe laquelle de ces personnes, il prendrait son portrait et révélerait ce qu’elle est en train de faire. En effet, pour reprendre une métaphore que nous avons déjà utilisée, l’œil de l’appareil photographique verrait clairement là où l’œil humain ne verrait que ténèbres.
Mais hélas, cette spéculation est sans doute trop sophistiquée pour être employée avec profit dans la construction d’une intrigue ou d’un roman moderne. mais supposez que les secrets de la chambre obscure puissent être révélés par ce curieux témoignage!
La photographie démontrait que la lumière pouvait exercer une action […] suffisante pour produire des changements dans les corps matériels». cité par Rosalind Krauss, Le photographique, Pour une théorie des écarts, Macula, 1990, pp.27>30
Cet constat du caractère «spirite» du médium photo, la photographie Scène dans une bibliothèque le montre. Rosalind Krauss (p.29) pointe que la photographie représenterait les romans à venir, non encore écrits. On se trouve devant l’image comme devant le Card File de Robert Morris, on ne soulèvera pas les fiches de cette sculpture, comme on n’ouvrira pas les romans de la photo de l’étagère à livres. Ici les entrées sont des titres illisibles.
«La photographie des livres [dit R.K.] étant l’incarnation d’une projection spéculative, son rôle est, à un certain niveau, conceptuel. Mais ce rôle est totalement intégré au sujet de l’image en question. En tant que contenant du langage écrit, le livre est le lieu où résident des signes totalement culturels. Opérer avec le langage, c’est avoir la faculté de conceptualiser… »

La série de programmes du CARA invite des artistes, des écrivains, des universitaires et des penseurs à présenter leur travail en dialogue avec des thèmes découverts.
À travers A Mass of Cyborgs de Neo Muyanga. Titre tiré du recueil de poésie d’Asiya Wadud No Knowledge Is Complete
Jusqu’à ce que ça passe par mon corps (Nightboat, 2021) ces quatre auteurs et leurs œuvres se tissent autour des thèmes de la matérialisation, de l’improvisation, de la connaissance du son et du corps, et de la pratique de l’imperfection.

Image trouvée sur internet… ?

Ketty La Rocca (1938-1976). Le mie parole, Mes mots, My Words, 1974. 10 photocopies et dessins montés sur carton, 10,5 x 50 × 35 cm. Florence, The Ketty La Rocca Estate. Vu et photographié dans l’exposition RENVERSER SES YEUX, AUTOUR DE L’ARTE POVERA 1960-1975 : PHOTOGRAPHIE, FILM, VIDÉO 11 OCTOBRE 2022 AU 29 JANVIER 2023 https://www.le-bal.fr/2022/09/renverser-ses-yeux

Biobibliographie sur le site AWARE https://awarewomenartists.com/artiste/ketty-la-rocca/

Les 10 photocopies

 

« En 1985, l’exposition du Centre Pompidou, Les Immatériaux, a pu contenir une installation vivante, dédiée à la photocopie, comme technique, nouveau média et vecteur de création. Le site Toutes les copies a présenté la particularité d’une expérience collective propre à explorer une forme artistique performative et relationnelle, initié par une convention avec l’université Paris 8 « modalités émergentes de l’image dans l’art contemporain »: le multiple, la diffusion, portées par la photographie et la sérigraphie, le copy art,  ouvert vers le réseau et la base de données, le relationnel programmé, l’interactif. 

Le site Toutes les copies est « un cube transparent et suspendu, comme un bocal où vivent l’opérateur avec parfois un visiteur, des plantes, de petits animaux, entourés d’un grand nombre de matériaux, d’objets et d’images. Tous ces éléments, y compris le corps des manipulateurs, entrent en relation au même titre avec le petit copieur dit personnel, installé en son centre. Cette accumulation hétéroclite mais ordonnée par les choix de la copigénie peut apparaître comme une image globale, comme une collection à transformer selon un projet rationnel. Mais les copies contestent ces deux versions : elles sont des images toujours renouvelées et différentes. Faites à la demande, feuilles volantes, elles glissent depuis la fente du copieur, jusqu’au sol, hors du cube, en laissant son contenu intact, inchangé. » 

« Comme son appareil copieur, le dispositif Toutes les copies, s’articule autour d’une vitre. Cette vitre est-elle vraiment transparente ? Le passage d’un côté à l’autre ne peut se faire que par une fente, avec une mise à plat. Cette dimension perdue, la profondeur, se réinvestit dans la durée. Ces deux caractères s’identifient à ceux de la feuille de papier : planéité et permanence. […] La photocopie confronte l’image à son modèle, sa matrice est l’apparence des choses elle-même. En copiant des objets, on en révèle le caractère de matériau pictural et d’image potentielle, de mise en écriture indéchiffrable, [la photocopie c’est du texte], alors que les images issues du copieur avouent leur existence d’objets. » 

« Ce qui est installé, c’est plus que l’appareil et les objets, c’est une somme de savoir-faire, de procédures. Le choix des matériaux, et objets, et images, est le résultat d’un ensemble d’expériences. Une invention oriente ce travail : les objets ont un volume, le copieur n’a donc pas de couvercle, et le fond de l’image est clair malgré tout car un éclairage est placé au-dessus de la machine. » 

« Les photocopies sont regroupées en quatre catégories, selon le mode de passage inframince qui se joue à la vitre-miroir. 

1. Le plan est un support pour la disposition la mise à plat ;
2. Le plan est un support pour le développement;
3. Les choses sont déjà planes;
4. Les choses sont déjà des images.» 

La photocopie, estampe électrographique, présente la caractéristique d’agir par monotypes : la copie va chercher sur l’original les paramètres de sa constitution. Pour se répéter, elle ne peut que s’y référer de nouveau. À la différence des procédés de gravure, […] la matrice se détruit à chaque transfert et doit se reconstituer à la source de l’original. La plaque photo électrique n’est qu’une matrice transitoire, c’est l’objet la véritable matrice. » 

Exception dans Les Immatériaux, à l’adresse des visiteurs, il y a une notice : « Mode d’emploi du cube, avril 1985. Cinquante des objets, matériaux et images enfermés dans ce cube ont été photocopiés sur le petit copieur placé au centre de la nacelle, débarrassé de son couvercle et dans la plupart des cas éclairé par une lampe suspendue à la verticale du peigne de fibres optiques qui se trouve à fleur de la fente que vous apercevez à travers le plateau vitré mobile du copieur. Les cinquante photocopies obtenues sont affichées, face au cube. Mais ces copies d’objets et bien d’autres encore, peuvent aussi vous être fournies à la demande pendant les heures de fonctionnement du site par des démonstrateurs, étudiantes et étudiants en arts plastiques de Paris 8 : André Bénard, Denise Carel, Nanou Cauche, Christine Chabot, Christian Challier, Martine Delage, Brigitte Eymann, Françoise Fabian, Gaston Faihun, Fernando Gomez, Christian Laroche, Carole Lévêque, Hélène Munoz, Monique Petit, Catherine Savary, Viviane Soyer.

 » 

Donnons un aperçu des matériaux et objets présents [avril 1985]. Le plateau découpé d’un cercle où se trouvent le copieur et la personne est recouvert de sable; un oreiller chinois en forme de bébé y est couché ; une boucharde, rouleau destiné à imprimer un sol en ciment ; une taloche lisseuse ; un tamis ; un rabot et des bois taillés ; une peau de chamois ; un piège à souris ; des ressorts ; de la limaille de fer et des aimants ; des ampoules ; des épingles de sûreté ; des hameçons ; un herbier ; une icône grecque ; une photo de mariage ; des boîtes de Pétri avec des fossiles, des cailloux, des écorces, des lichens, des clous, des rivets, des bonbons et des dragées ; un bocal d’accessoires vestimentaires, tricot d’enfant, bavoir, gants ; un bocal de plumes ; un estampage chinois ; une fougère en pot ; de petites tortues vivantes ; deux marionnettes de théâtre d’ombres ; un boomerang ; un gruyère coupé ; un jambon suspendu ; des produits comme : aspirine, lait, thé, grenadine, encre de Chine, gouache blanche, glycérine, huile, liquide vaisselle, farine, eau ; etc. 

« Matériau : ce sur quoi s’inscrit un message : son support. Il résiste. Il faut savoir le prendre, le vaincre. C’était le métier, faire une table avec un arbre. Qu’arrive-t-il si l’on conçoit, simule et réalise le matériau selon la nature du projet ? Toute résistance au projet d’inscrire un message serait vaincue. Le message ne rencontre pas son support, il l’invente. Le travail n’affronte pas son objet, il le calcule et le déduit. Évolution des métiers vers la conception et l’ingénierie informatique. Déclin de la valeur attachée au travail, à l’expérience, à la volonté, à l’émancipation. Essor de l’imagination combinatoire, de l’expérimentation, de l’essai. La question pressante : avec la perte du matériau, la destinée en chômage ? » 

Un rapprochement vers la fiche « surface introuvable », qui est aussi classée dans « matière », sous le terme « profondeur simulée », apporte notre phrase de prédilection pour les copies : 

« La perception d’une surface comme plane dépend de l’échelle d’observation. La représentation bi-dimensionnelle est conventionnelle. Dans toute surface se cache le relief de son matériau. » 

Nous sommes dans l’une des 26 zones sonores attribuée aux sites, la zone sonore numéro 9 pour « Peinture luminescente », « Peinture sans corps », « Toutes les copies ». Le visiteur, le regardeur et éventuel « client » entend donc dans son casque des citations de Maurice Blanchot, d’Octavio Paz, d’Henri Michaux. 

La présence d’une personne comme « pilote », et parfois d’une deuxième, « copilote », permet des comptes rendus hebdomadaires qui sont à part entière parties de la performance. Si la manifestation est une œuvre d’art, l’installation, et peut-être avant tout le cours qui la fait vivre, est une œuvre. 

« Toutes les copies était le dernier site du premier parcours de l’exposition, situé à proximité de l’entrée du Labyrinthe du langage. Parallèlement, il fait partie de la zone audio numéro 9, avec les autres sites […] qui abordent […] les questions de paternité et de production automatique […] des images. Mais alors que d’autres sites de cette voie, dont « Infra-Mince », posaient ces questions à propos d’œuvres d’art, dans Toutes les copies l’arbitraire des objets photocopiés témoignait du fait que les images n’ont pas besoin d’être des objets d’art pour manifester l’insaisissable : « Tout peut être photocopié. […] Il peut en résulter quelque chose de méconnaissable », écrit Lyotard dans l‘Inventaire. […] En l’absence de tout jugement sur l’objet copié, la lumière est capable […] sans acte créateur, sans auteur, sans référent métaphysique, de produire une image […]. » 

« En contraste avec ces considérations conceptuelles se dressait le cadre plutôt banal du site […]. La rencontre directe avec une personne manipulant le photocopieur, était la seule occasion de toute l’exposition où l’isolement du visiteur était rompu. […] Ici, une véritable interaction était possible, même limitée par la vitre du cube. En contrepoint d’une production d’images […] automatisée, elle marquait un espace de rencontre et de jeu […]. » 

Devant le cube vitrine de « Toutes les copies », on demande une copie mais pas la chose. Mieux, processus déictique, on désigne la chose-matrice par son nom pour l’avoir imprimée, c’est-à-dire traduite. »

Retour sur les Immatériaux, Toutes les copies 30 mars 2005

Retour sur les Immatériaux, Toutes les copies 18 mai 2022

Liliane Terrier Installation « TOUTES LES COPIES » — cliquer sur l’image pour voir la vidéo*
de l’installation remontée et réactivée** dans l’exposition Matter. No Matter-Anti-matière. Expositions passées comme expériences numériques, 2022-2023 ZKM | Karlsruhe © ZKM I Centre d’art et de médias Karlsruhe.
L’exposition était à voir dans l’Atrium 1+2, 2ème étage de @Zkmkarlsruhe jusqu’au dimanche 23 avril 2023. https://zkm.de/en/exhibition/2022/12/matter-non-matter-anti-matter

* La Vidéo a été réalisée par Margit Rosen le soir du vernissage 2 décembre 2022 montée et mise en musique par elle, pour être publiée sur Instagram et sous-titrée : « The artist is present ». Marcella Lista a laissé un commentaire : « Liliane rocks ». Puis cette vidéo a été republiée sur Instagram par Livia Nolasco-Rozsas commentée : « …Representation is not everything but cheerful iconophilia (iconophilie joyeuse) is utterly essential. » Mon commentaire : « Goût de l’estampage et iconophilie. »

**Historique : « Dans le cadre du parcours « Matériau » de l’exposition Les Immatériaux (au Centre Georges Pompidou, 1985), un peu comme dans les sites « Inframince » 1 et « Surface introuvable » 2, « Toutes Les Copies » 3 explore le passage de l’objet à l’image en passant par la xérographie. La sélection et l’agencement des « matériaux-objets-images », également qualifiés de « copigéniques», leur placement sur la photocopieuse, le mouvement pendant le scan, le jeu des fonds et des reflets, l’éclairage et le réglage de la machine sont tous les processus tangibles qui sont présentés de la même manière que les photocopies et le dispositif lui-même. Ce  dernier est conçu comme un « Vivarium », un espace d’expérimentation où de multiples interactions entre corps, objets et technologie peuvent avoir lieu. Pour Liliane Terrier, la xérographie est une forme d’estampage électrographique qui s’apparente à un monotype dans l’estampe traditionnelle. Contrairement aux procédés de gravure, le modèle  électrographique est unique et spécifique à chaque transfert. Du fait du contact direct de l’objet avec la plaque photoélectriquement sensible et du transfert quasi immédiat sur le papier, cette technique a produit de nouveaux régimes d’image et est présente dans l’art depuis le début des années 1960. »

Ce texte-cartel de l’installation Toutes les Copies, paru sur instagram, associé ici à cette courte vidéo, dans sa version originale en anglais, présent dans la communication globale de l’exposition Matter. No Matter-Anti-matière. Expositions passées comme expériences numériques, 2022-2023, ZKM, a pour autrice Julie Champion Lagadec, attachée de conservation collection Nouveaux Médias, Mnam – Centre Pompidou : « In the context of the « material » path of the Les Immatériaux exhibition (@centrepompidou,1985), much like in the sites « Infra-mince » and Surface introuvable [Untraceable Surface], Toutes Les Copies explores the passage from object to image through the medium of xerography. The selection and arrangement of the « materials-objects-images », also referred to as « copigenetics », their placement on the copier, the movement during the time of scanning, the background and reflections, and the lighting and the adjustment of the machine are all tangible processes that are presented in the same way as the photocopies and the device itself. The latter is designed as a « vivarium », a space for experimentation where multiple interactions between bodies, objects and technology can take place. »

Les trois fiches recto verso princeps de l’installation Toutes les copies (catalogue Les Immatériaux  1985)

1 « Inframince »  (fiche du catalogue Immatériaux 1985)

2 « Surface introuvable » (fiche du catalogue Immatériaux 1985)

3 « Toutes Les Copies » (fiche du catalogue Immatériaux 1985)

Verso de la fiche « TOUTES LES COPIES » : Conception, animation : Liliane Terrier et les étudiant.e.s de l’atelier  » L’objet-matrice » Arts et technologies de l’image – département Arts Plastiques – Université Parie 8 : André Bénard, Denise Carel, Nanou Cauche, Christine Chabot, Christian Challier, Martine Delage, Brigitte Eymann, Françoise Fabian, Gaston Faihun, Fernando Gomez, Christian Laroche, Carole Lévêque, Hélène Munoz, Monique Petit, Catherine Savary, Viviane Soyer
Dispositif :  Jean-Louis Boissier

 

*** Les photos officielles de l’installation « TOUTES LES COPIES » dans son environnement, faites et publiées par le ©ZKM et dont certaines depuis ont remplacé la vidéo sur Instagram.




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