Encore une fois, la très bonne émission de Philippe Petit qui pose une très bonne question : «Peut-on se fier à la classification américaine des maladies mentales ?». Intro par Philippe Petit :
«La santé mentale, c’est un peu le nouvel objet de notre siècle, son point aveugle, en même temps que son soleil vert. Depuis le rapport de mission demandé en 2001 par Bernard Kouchner intitulé « De la psychiatrie vers la santé mentale », il devient patent que la politique de santé mentale occupe un espace de plus en plus large dans l’organisation de notre système de soins. Elle ne concerne plus seulement la souffrance psychique au sens restreint, mais l’ensemble des troubles relationnels qui caractérisent le comportement d’un individu. Les troubles psychiques en effet se doublent très souvent de troubles du comportement et les troubles relationnels de troubles à l’ordre social. Un idéal de conformité tente de s’imposer socialement. « Pourquoi rappeler la vieille souffrance subjective ? Les errances et les impasses du désir, les névrosés, les poètes, les rebelles ? La novlangue ne connaît que les délinquants et les handicapés. On s’est débarrassé du symptôme » s’insurgeait la psychanalyste Marie-Laure Susini dans son livre « Eloge de la corruption » paru en 2008.
Quel est le responsable de cette novlangue? Qui doit comparaître à la barre ? Le DSM bien entendu ! C’est en tout cas ce qui est largement admis par de nombreux psychiatres de l’hexagone. Les nouvelles classifications américaines des maladies établies par le DSM (2000) – Diagnostic et Statistiques des troubles Mentaux – seraient responsables de l’extension du domaine de la santé mentale. Le DSM imposerait sa loi et tenterait d’appliquer une politique de santé organiciste centrée sur les médicaments sans se soucier des causes des symptômes.
Cette conclusion n’est pas fausse, mais elle fait l’impasse sur l’histoire de la psychiatrie américaine, dont on aurait tort de penser qu’elle imprègne de la tête aux pieds nos mœurs médicales. Avant de condamner le DSM, il importe de le connaître mieux ? Avant de s’interroger sur les ravages éventuels de la bible américaine de la psychiatrie, peut-être faut-il commencer par se poser une question simple :
Qu’est-ce que le DSM ?
C’est précisément sur quoi s’est penché notre invité : Steeves Demazeux. Nous avons une heure pour le savoir !!!»
[audio:http://www.lantb.net/uebersicht/wp-mp3/classificationamericaine.mp3] Pour écouter sur ipad ou iphone, cliquer ici