Jean-Louis Chanéac & Jean Dubuisson. Architectes en Savoie.

Jean-Louis Chanéac
Trop tard pour aller à Lyon, au CAUE, 6 bis quai St-Vincent voir l’exposition Jean-Louis Chanéac, itinéraire d’un architecte libre, http://www.caue69.fr/modules/news/article.php?storyid=240 mais on pourra visiter ses réalisations à Aix-les-Bains (sa maison troglodyte), sa longue Marina à interruptions au bord du Lac*, l’hôtel Cerf-volant à Voglans, le plan-masse de Chambéry-Tecnolac, le lycée du Granier à la Ravoire,un centre commercial et logements HLM à Saint-Jean de Maurienne etc., d’autant que l’exposition vient à Chambéry à partir du 16 novembre

*Immeuble Les Bords du lac, 1, 3, 5 rue des Goélands, Aix-les-Bains 1972-1980
http://architecturerhonealpes.org/patrimoine/historique_bis.php3?id_loca=104
«Cet immeuble de logements situé en bordure du lac du Bourget est caractérisé par ses façades très inclinées, parfois presque verticales. Côté montagne, celles-ci sont sombres pour rappeler le massif de la Dent du Chat qui leur fait face. Côté lac, les façades se dressent en s’inclinant très fortement.» Ces façades sombres gris ardoise (en ardoise ou imitation) sont un gimmick très aixois, dentduchatien donc —lorsque le soleil vient de se coucher derrière la dite montagne, celle-ci s’assombrit et toute la chaîne qui va avec, subrepticement, comme notre moral au crépuscule…—, de suiveurs aixois en architecture de Chanéac comme Pierre Rault semble-t-il, qui a travaillé avec lui, et a inondé Aix-les-Bains de ces toits gris retombant lourdement sur les façades d’immeubles, réminiscence moderniste aussi des longs toits de style Louis XIII de la résidence ex-Hotel Bernascon (1900) http://www.patrimoine-aixlesbains.fr/?page=fiches&p=IA73001076, par exemple.
Jean-Louis Chanéac a repris cette architecture faite de plans très inclinés pour la maison-atelier de P. G. Péguy Brès (1961) à Brison Saint Innocent et l’Hôtel Le Cerf-Volant (1973), à Voglans.
Mais Chanéac est aussi l’auteur avec Pierre Rault de la première version du Palais des Fleurs (1975), centre des congrès, dont l’incroyable toiture en gradins en béton aurait dû être accessible et paysagère, et qui a malheureusement été «rénové» en 2004. Toute l’histoire sur http://www.patrimoine-aixlesbains.fr/?page=fiches&p=IA73001798
Le «régionalisme synchrétique» de Chanéac s’exerce à Val d’Isère http://www.sabaudia.org/v2/dossiers/archimontagne/public15.php: «L’industrie de la neige, réalité économique, géographique et culturelle pour la Savoie est aussi un champ d’expérimentation valable pour les architectes qui, comme moi, refusent les copies vernaculaires édulcorées.» Jean-Louis Chaneac cité dans Le Moniteur du 19.1.90.
Le Val Village de Chanéac est pensé comme un «authentique vrai faux village alpin» http://www.parcoursinventaire.rhonealpes.fr/stationski/-Val-d-Isere-.html
Il est aussi l’auteur du manifeste de l’architecture insurrectionnelle: http://laboratoireurbanismeinsurrectionnel.blogspot.com/2011/05/chaneac-le-manifeste-de-larchitecture.html, lu le 4 mai 1968 à l’Académie royale d’architecture à Bruxelles. Il propose aux habitants des tristes grands ensembles, le concept de «cellules parasites» clandestines à implanter sur les façades des immeubles et cite l’exemple de Marcel Lachat* qui réalise à Genève en 1971, une bulle pirate pour agrandir son appartement  et y installer son premier enfant. (Alain Bublex n’a-t-il pas repris cette idée chanéachienne dans ses accrochages urbains d’Algéco? http://www.arpla.fr/odnm/?page_id=4507)

*suite et explication dans le Métropolitains de François Chaslin du dimanche 27 novembre, à l’occasion de l’hommage à un autre architecte suisse de maisons-bulles, Pascal Haüsermann, avec Julien Donada, auteur du film La bulle pirate (2007), à propos de Marcel Lachat, La bulle et l’architecte (2003), 53′ et de plusieurs livres consacrés à ce type d’architecture-bulle: Pratique du voile de béton en autoconstruction, Joël Unal, préface de Claude Haüsermann-Costy** et Pascal Haüsermann, Alternatives, AnArchitecture, 1981, 166 pages. Bulles, conversation avec Pascal Haüsermann, Julien Donada, préface de Michel Ragon, Facteur humain, 2010. Architecture interdite, Jean-Louis Chanéac (manuscrit de 1980), introduction de Dominique Amouroux, Linteau, 2005. L’architecture bullaire se présentait comme une alternative à la construction des grands ensembles parallélépipédiques. A été cité Yona Friedman encore vivant et dont le travail est désormais intégré au monde de l’art contemporain. Tout cela est cité dans http://www.franceculture.fr/emission-metropolitains-logement-un-ilot-experimental-la-rue-rebiere-a-paris-2011-11-27

**Claude Haüsermann-Costy est potière dans un village de Haute Savoie, (route du crêt, Minzier, 74270 Frangy): http://la.ruine.free.fr/situation.htm


Jean Dubuisson

Hommage à Jean Dubuisson (1914-22 octobre 2011). Métropolitains, France culture, dimanche 6 novembre 2011: http://www.franceculture.fr/emission-metropolitains-hommage-a-jean-dubuisson-refection-de-la-tour-bois-le-pretre-a-paris-2011-11
1962-1980 : a construit la ZUP puis ZAC les Hauts de Chambéry3, à visiter. On voit des Dubuisson partout en Savoie…