Damien Carême. Entretien Chez Pol Libération

Damien Carême (EELV) : «Mon père travaillait avec celui de Platini»

Propos recueillis par Paul Aveline

Ils font partie des nouveaux visages de la politique française mais demeurent méconnus du grand public. Chez Pol part à leur rencontre. Aujourd’hui, l’ancien maire EE-LV de Grande-Synthe (Nord), élu en mai dernier député européen, Damien Carême.

Chez Pol | Bonjour. Qui êtes-vous ? Quels sont vos réseaux ?
Je suis lorrain d’origine, mais j’ai vécu 50 ans dans le Nord. J’ai été maire de Grande-Synthe pendant 18 ans et je suis aujourd’hui député européen. Je travaille beaucoup avec le monde associatif, les ONG, mais aussi des sociologues, des anthropologues, des économistes ou des philosophes.

Quand vous étiez petit, vous rêviez de devenir qui ?
Personne en particulier, mais je rêvais d’être boucher ! Ou garçon de café. Ma tante tenait un café, j’adorais servir les bières. Je n’ai pas totalement abandonné l’idée d’ailleurs !

La ville de Paris réfléchit à donner le nom de Jacques Chirac à un lieu emblématique. Et vous, quel endroit vous aimeriez-voir porter votre nom ?Une salle de spectacle, n’importe laquelle. Le spectacle vivant, c’est ce qu’il y a de plus important.

Vous êtes né à Joeuf, comme Michel Platini. Vous pensez qu’on peut revenir après une suspension ?
Mon frère était dans sa classe et nos pères travaillaient ensemble. Et non, je pense qu’il ne faut pas revenir. Comme en politique d’ailleurs ! Une fois qu’on a été jugé et condamné, il ne faut plus jamais revenir, quel que soit le motif de la condamnation. On a trop vécu ça. La politique nécessite que les gens soient exemplaires, avec un casier vierge.

L’OM affronte le PSG ce week-end en Ligue 1. Vous pensez que David peut encore battre Goliath aujourd’hui ?
Bien sûr ! Tout match remet tout à plat. C’est complètement ouvert, comme en politique d’ailleurs.

Vous avez écrit : On ne peut rien contre la volonté d’un homme. Du coup on fait comment face à Trump ?
C’est une phrase qu’a prononcée Bernard Cazeneuve lorsque nous avons ouvert le centre d’accueil de Grande-Synthe. C’était une façon de dire que l’État avait perdu ce combat. Mais je crois que face à Trump, qui est déterminé, nous avons la démocratie. Contre les Trump, les Bolsonaro, les Salvini ou les Orbàn, on peut agir. Attention : si on utilise les armes de l’ancien modèle, on ne gagnera pas.

Avec quel adversaire politique vous pourriez partir en vacances ?
Elisabeth Borne [ministre de la Transition écologique et solidaire, ndlr] ! On a plein de choses à se dire, on n’est pas du tout d’accord..

Avant de vous lancer en politique, vous avez été informaticien. C’est quoi votre solution pour débuguer la France ?
Un gouvernement écolo ! Un vrai, dont la seule priorité serait la protection de la vie. L’écologie est forcément sociale, elle règle les problèmes de sécurité, de pouvoir de vivre que je préfère à pouvoir d’achat. C’est la réponse à tout, et la seule à même de mettre l’économie au service du politique, et non pas l’inverse.

Donnez-nous une bonne raison d’être optimiste aujourd’hui…
Les 2 millions de signataires de «l’affaire du siècle», les gens qui descendent dans la rue pour les marches pour le climat. Les lycéens qui font grève pour la planète. Les citoyens sont beaucoup plus en avance que les élus sur toutes ces questions, et c’est très bien.