Banalisation de l’objet
Il est vrai qu’innover dans le design et la prise en main d’un rectangle noir de 100 grammes tient de plus en plus de l’exploit. Après avoir joué sur la taille de l’écran et la forme des bords, les ingénieurs peinent à imaginer de nouveaux produits originaux. Le smartphone est indispensable mais il ne fait plus rêver, alors que cent trente ans après son invention, l’automobile sait encore créer de l’émotion chez ses acheteurs potentiels.
Ce serait pourtant une erreur que de ne voir, dans cette banalisation de l’objet, que la fin d’une histoire. Comme cela a été le cas du chemin de fer ou du téléphone, c’est au contraire à partir de son déploiement massif qu’une autre page peut s’ouvrir. Celle de la fameuse société de l’accès théorisée par Jeremy Rifkin. D’abord en transformant des biens matériels en services, un logiciel, une musique, une voiture, n’ont plus besoin d’être achetés, ils sont accessibles partout, tout le temps, grâce à son smartphone. Ensuite en s’attaquant au grand chantier de la productivité des services eux-mêmes, des loisirs à la santé ou aux transports, comme le montre toute l’économie qui s’est déployée autour du GPS.