janvier 2016

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Banalisation de l’objet

Il est vrai qu’innover dans le design et la prise en main d’un rectangle noir de 100 grammes tient de plus en plus de l’exploit. Après avoir joué sur la taille de l’écran et la forme des bords, les ingénieurs peinent à imaginer de nouveaux produits originaux. Le smartphone est indispensable mais il ne fait plus rêver, alors que cent trente ans après son invention, l’automobile sait encore créer de l’émotion chez ses acheteurs potentiels.

Ce serait pourtant une erreur que de ne voir, dans cette banalisation de l’objet, que la fin d’une histoire. Comme cela a été le cas du chemin de fer ou du téléphone, c’est au contraire à partir de son déploiement massif qu’une autre page peut s’ouvrir. Celle de la fameuse société de l’accès théorisée par Jeremy Rifkin. D’abord en transformant des biens matériels en services, un logiciel, une musique, une voiture, n’ont plus besoin d’être achetés, ils sont accessibles partout, tout le temps, grâce à son smartphone. Ensuite en s’attaquant au grand chantier de la productivité des services eux-mêmes, des loisirs à la santé ou aux transports, comme le montre toute l’économie qui s’est déployée autour du GPS.

Peter Sloterdijk. Sphères2.Globes

P. 312

« Ce n’est plus la politique tout court, c’est la politique climatique qui est le destin. »

Une des citations en ouverture du livre de Bruno Latour Face à Gaïa.

 

projet
Ces trois qualités requises pour réaliser un projet architectural urbain figurent dans ce panneau de l’exposition Explorations figuratives, nouvelles lisibilités du projet, 16.11 – 14.12.2015, —dont une partie était issue du séminaire « Représentations et citoyenneté »—, espace McCormick & mezzanine basse, École nationale supérieure d’architecture Paris-Belleville, sous l’égide de l’Unité Mixte de Recherche Architecture, Urbanisme, Société: savoirs, enseignement, recherche. Un ton légèrement condescendant à l’adresse des habitants concernés, en contradiction avec les termes d’ascendance, d’incrémentalisme et de sérendipité qu’on pourrait rattacher à l’esprit d’un Michel de Certeau. C’est plutôt l’inculture en matière d’architecture  et d’écologie urbaine qui est elle très répandue chez les urbains ordinaires et le remède par l’image et l’explication raisonnée peuvent effectivement y remédier.
http://www.paris-belleville.archi.fr/UserFiles/Com/ExplorationsFiguratives_Communique.pdf

« Reconnaitre que la croissance ne pourrait jamais revenir », Dominique Méda dans Libération 25/01/2016
Extrait :
«Quels pourraient être les composants d’un scénario visant à résoudre à la fois la question écologique et la question sociale ?
Il s’agirait – pour une fois – de réussir les transferts de main-d’œuvre et le développement des qualifications que la reconversion écologique suppose en mettant en œuvre de puissants mécanismes de sécurisation garantis par les institutions – le service national du climat proposé au Royaume-Uni par la campagne «Un million d’emplois pour le climat» constitue une proposition intéressante. De mobiliser des moyens conséquents pour accompagner la formation et la qualification des personnes. De développer des emplois de toutes natures nécessaires pour répondre aux besoins sociaux plutôt qu’à l’augmentation du profit et de la rentabilité. De substituer à l’actuel partage du travail, sauvage, un partage civilisé, contribuant à l’égalité entre hommes et femmes. De poursuivre des gains non plus tant de productivité que de qualité et de durabilité des produits, comme le propose l’économiste Jean Gadrey. Cela suppose d’autres outils de mesure de la richesse, d’autres organisations du travail, d’autres formes d’entreprises capables de prendre en considération l’apport des salariés. Cela suppose sans doute aussi l’édiction de normes sociales et environnementales mondiales, un rôle beaucoup plus déterminant confié à l’Organisation internationale du travail et à une Organisation mondiale de l’environnement et d’autres règles du commerce international telles que celles figurant dans le Mandat commercial alternatif européen.»


http://azumamakoto.com/

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Otto Dix, Bildnis der Journalistin Sylvia von Harden, 1926; August Sander, Secrétaire à la Westedeutscher Radio de Cologne, 1931; Utagawa Kuniyoshi, How to Change One’s Clothes (Kosode kikae yô), from the series Instructions in Manners for Modern Women (Tôryû onna shorei shitsukekata), 1830