Le saisissable

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Depuis longtemps, je prends beaucoup de photos d’arbres, de plantes, de paysages, peut-être moins de portraits, mais beaucoup d’images architecturales et urbaines aussi. Ce qui m’attire souvent, c’est leur couleur. Leur figure bien sûr, sinon c’est la composition intéressante et distanciée dans le cadre que j’imagine en avance de la prise des images. À propos de la couleur et de la figure, mon intérêt se situe à leur nature non-universelle parmi les êtres vivants : chez des différents vivants, la perception des couleurs et des figures peut être différente. Ce que je trouve beau, comme couleur ou composition n’est pas valable, c’est effrayant. Ce qu’un être humain décrit, écrit, apprécie, admire, ce qui le fascine, le frappe, l’impressionne, le fait défaillir, n’est peut-être pas forcément significatif pour les autres. Cette sensation de « non-existence de l’absolu » est forte car on peut se sentir être au monde sans le sol où s’appuyer, on peut se retrouver dans une situation complètement en suspens. C’est aussi une opportunité de pouvoir imaginer différentes perceptions. Cela nous permet d’échapper à notre cellule saisissable, agréable, rassurante mais déjà éclairée et reconnue.