Patrick Mauriès, Nietzsche à Nice, Gallimard, Paris, 2009.
«Nietzsche arrive à Nice le 2 décembre 1883. [Il] loge au 38 rue Ségurane. [Il] revient ensuite quatre fois du 8 décembre 1884 au 8 avril 1885, du 11 novembre 1885 au début mai 1886, du 22 octobre 1886 au 2 avril 1887, du 22 octobre 1887 au 2 avril 1888.»
Claudine séjourne à Nice au 18 rue Ségurane, chez sa sœur Mado, régulièrement, chaque année à partir de 1933 et longuement pendant la deuxième guerre mondiale avec sa fille Nicole.
«Exempte de toute pesanteur allemande, cette terre est aussi naturellement musicale, inspiratrice, énergique, qualité primordiale en ce moment où, explique [Nietzsche en 1886] à Gast [son ami], « nous avons un besoin urgent d’une profession de foi musicale antiromantique: ne plus demander à la musique de la ‘morale’, et un ‘relèvement du peuple’, mais de l’art, ars, de l’art pour artistes, une espèce de divine indifférence, une espèce de gaîté illicite, aux dépens de tout ce qui a ‘de l’importance' ». Lors de son dernier séjour, Nietzsche entendra quatre fois la Carmen de Bizet, puis ses Pêcheurs de perles (qu’il quitte au premier acte, trouvant l’ensemble trop wagnérien) […].»
Claudine, jeune trentenaire, à la fin des années 30, écoute et chante des arias des Pêcheurs de perles, comme «Au fond du temple saint»: