Aby Warburg. Mnemosyne: researching visual clusters

Envoi

« Le poète ressemble au sismographe que tout tremblement fait vibrer, même s’il se produit à des milliers de lieues. Ce n’est pas qu’il pense sans cesse à toutes les choses du monde. Mais elles pensent à lui. Elles sont en lui, aussi le gouvernent-elles. Même ses heures mornes, ses dépressions, ses moments de confusion sont des états impersonnels. Ils ressemblent aux palpitations du sismographe et un regard qui serait assez profond pourrait y lire des choses plus mystérieuses que dans ses poèmes. » Hofmannstahl. 1907

Le Mnemosyne d’Aby Warburg

« De ce passage de la conférence de l’écrivain viennois, [dit Philippe-Alain Michaud*], Warburg semble avoir retenu deux points: la ‘déspécification’ des discours (‘cette séparation rigoureuse entre le poète et le non-poète ne m’apparaît pas possible’, écrit Hofmannstahl) qui permet de requalifier le discours de l’historien ou du philosophe comme une forme d’expression poétique; et une critique implicite de la philosophie du sujet […] »

Et encore la parole d’Hofmannstahl comme à l’adresse explicite de Mnemosyne. http://www.mediaartnet.org/works/mnemosyne/images/7/

« Étrangement, [le poète] habite dans la demeure du temps, sous l’escalier, lá où tous passent devant lui sans que personne n’y prête attention. […] C’est là qu’il demeure et il entend et voit sa femme et ses enfants monter et descendre l’escalier, parlant de lui comme d’un disparu, peut-être même d’un mort et pleurant sa mort. Mais à lui, il est imposé de ne pas se laisser reconnaître et il demeure sans être reconnu sous l’escalier de sa propre maison. »
Et encore:
Le poète ne saurait en effet passer devant aucune chose, si peu d’apparence qu’elle ait. Qu’il existe dans le monde une chose comme la morphine, et qu’il ait existé une fois une chose comme Athènes, Rome ou Carthage, et des marchés d’hommes, l’existence des rayons ultraviolets et les squelettes des animaux antédiluviens, cette poignée de faits et des myriades de faits semblables appartenant à tous les ordres de choses, sont toujours présents pour lui de quelque façon, sont quelque part dans l’obscurité à attendre et il lui faut compter avec eux . »

*Philippe-Alain Michaud. Sketches. Histoire de l’art, cinéma. Kargo et l’éclat. 2006. Pp. 20-21. Le texte de la conférence « Le poète et l’époque présente » figure dans Hugo von Hofmannstahl, Lettre de Lord Chandos et autres textes, Gallimard, 1992.

François Noudelmann. Clusters

François Noudelmann. Tombeaux d’après La Mer de la Fertilité de Mishima. D’une difficile lecture, retenue ce jour, pages 68-69, une définition de clusters.
« Montaigne: ‘Je réponds ordinairement à ceux qui me demandent raison de mes voyages: que je sais bien ce que je fuis et non pas ce que je cherche’. Une idée convenue suggère que tout un monde est celé dans une phrase, verbale ou musicale. Mais sa densité vient de ce qu’elle construit une affinité active avec son lecteur qui n’en maîtrise pas toutes les extensions, à l’instar d’une harmonie imprévue. Ces phrases deviennent ce qu’on appelle en musique des clusters: des agrégats de sons disharmonieux qui, par des circonstances plus ou moins choisies, produisent un nouvel accord, une base pour le déploiement de nouvelles syntaxes. »

Isabelle Hanne. Le Global Editors Network (GEN)

Libération. Interview de Bertrand Pecquerie par Isabelle Hanne.29.05.2012

«Internet, objet étrange dans les rédactions françaises

Bertrand Pecquerie, du Global Editors Network, qui réunit à partir d’aujourd’hui à Paris les journaux du monde entier, exhorte les médias français à s’emparer plus encore du Web.  A la tête du Global Editors Network (GEN), réseau mondial des rédacteurs en chef qui tient son sommet cette semaine à Paris (lire ci-contre), Bertrand Pecquerie veut voir les rédactions comme des laboratoires, des lieux de création et d’innovation.

En quoi consiste votre association ?

Depuis 2010, elle regroupe des rédacteurs en chef de tous les médias. La convergence est telle sur la notion de récit, de contenu, qu’il fallait à tout prix casser les vieux silos. L’idée clé, empruntée à Alan Rusbridger [rédac chef du Guardian, ndlr], un des papes des nouveaux médias, c’est la mutualisation. La fondamentale du GEN, c’est dire : on va travailler ensemble et se réapproprier ce monde de la technologie. Il y a une intelligence collective, nous devons l’utiliser pour créer nos outils journalistiques.

Par exemple, vous présentez au sommet un nouvel outil de live-blogging*…

La percée du live-blogging dans les services online est telle qu’elle change complètement la notion de récit, et de ce que les gens en retiennent. Quand on fait la couverture d’une révolution, d’un match, d’une élection, les lecteurs sont happés par ce type de récit. Et on s’est rendu compte que, mis à part le Guardian et le New York Times, tout le monde se servait des deux outils existants, Cover It Live et ScribbleLive, qui ne permettent pas d’intégrer de la publicité. Il y a un boulevard pour un outil mieux adapté. Dès lors que vous avez du trafic, il faut le monétiser. Notre outil, Live Desk, permet d’intégrer des bandeaux de pub.

Les membres du GEN considèrent-ils le live-blogging comme un outil porteur ?

Oui, porteur en termes d’audience et de publicité. Certains jours, le Guardian a cinq services en live-blogging simultanés ! Le journal considère que c’est une forme de récit légitime pour son lectorat. Et ça marche : comparez des articles et un live-blogging traitant du même sujet, le trafic varie de un à dix. Ça marche parce qu’un live-blogging bien fait, ça rend le lecteur un peu prisonnier du fil. Mais ce n’est qu’une piste explorée. Je ne suis pas un militant du live-blogging, je trouve qu’il déstructure le récit. Et si tout le monde se mettait à ne faire que ça, ce serait d’un ennui mortel. En revanche, la technologie est là, et elle vient combler un vide lié à l’immédiateté.

Autre piste explorée : le data journalisme

Aujourd’hui, sur toute la planète, il y a 1 000 journalistes qui font du data. C’est minuscule. Surtout face à l’explosion de l’open-data, soit toutes les statistiques que les administrations, les sociétés, les associations, vont fournir dans le cadre de politiques de transparence. Toutes ces données, c’est un nouveau continent pour le journalisme. On considère que dans vingt ans, un cinquième des journalistes seront des data-journalistes, avec de fortes compétences informatiques.

A quelques exceptions près (Owni…), la France est en retard dans ce domaine…

Pourtant, les moyens sont là. Avec une rédaction de 200 personnes, vous pouvez bien créer un département de deux journalistes. Mais il n’y a aucune volonté d’innovation. Internet et les réseaux sociaux restent des objets étranges dans les rédactions françaises. En Italie aussi. Les dirigeants de la presse française sont extrêmement conservateurs, alors que ça pousse à la base. Et ce n’est pas un problème de formation, mais une culture des élites de la presse, qui investissent peu ce champ-là.

Pourtant, le dynamisme des pure players français est unique…

C’est justement grâce à la faiblesse, ou à la timidité, des grands acteurs qu’il y a de la place pour les petits. En France, ce sont toujours des anciens rédacteurs en chef du print qui ont pris un risque : Haski pour Rue89, Plenel pour Mediapart, Colombani pour Slate… Au contraire, en Angleterre ou en Allemagne, les grands médias occupent la totalité de l’espace.

Une autre piste souvent évoquée, l’info hyperlocale ne porte pas ses fruits…

Pour le moment c’est assez décevant. L’exemple qu’on prend souvent, c’est Patch, le système lié au Huffington Post et à AOL. Ce sont des sites hyperlocaux avec un journaliste payé au trafic. AOL perd des dizaines de millions de dollars, et un seul site hyperlocal sur dix rentre dans ses frais. Ce qui ne marche pas, ce n’est pas l’audience – les gens suivent – mais la publicité hyperlocale sur Internet. C’est trop tôt. Le modèle économique pêche : le boulanger, le teinturier, ou le boucher du coin, ils ne sont pas là. Dans l’hyperlocal, il y a un contre-exemple : les sites examiner.com, issus du San Francisco Examiner, qui a arrêté le papier suite à une faillite. Ils ont trouvé un modèle économique et des bénéfices.

Qu’est-ce que la «stratégie des 4 écrans», l’intitulé du sommet ?

L’un des thèmes qu’on va développer, c’est comment reconquérir de la flexibilité sur quatre écrans : ordinateur, mobile, tablette, télé. Avec cette idée forte : la télé connectée ne sera pas le monopole des télés, mais de ceux qui auront des communautés. Pour ça, il faut redéfinir les équipes au sein des rédactions pour des courtes durées. Comment arriver à cette mobilité ? Ce n’est pas évident du tout. Il ne faut pas créer un stress permanent du changement. L’une des clés, c’est créer un esprit d’émulation et de créativité, en faisant travailler ensemble journalistes, développeurs, et designers. Il faut faire circuler l’intelligence.

Et le papier, dans tout ça ?

On se dirige vers des médias papier de niche. L’information généraliste va tomber dans le domaine du gratuit, et les titres généralistes nationaux en sont les premières victimes. Dans tous les pays, un titre leader va exister et être profitable en terme de marché publicitaire – aux Etats-Unis, le New York Times a bouffé tout le monde : avant, il était en compétition avec le Washington Post et le Los Angeles Times. Pour s’en sortir, les autres vont devoir adopter des comportements de niche, en fonction d’affinités politiques, culturelles… Avec la nécessité de créer des produits dérivés et de cultiver toujours plus sa communauté. Alors qu’avant, les journaux voulaient accueillir large, ils doivent désormais se rétrécir sur une cible.

Trois jours de rédactions tout en émulsion

Au menu du News World Summit : un nouvel outil de live-blogging, du fact-checking et une cérémonie célébrant le journalisme de données.
Une solution à la crise de la presse ? Des propositions, en tout cas. Après Hongkong en 2011, le Global Editors Network (GEN), réseau mondial des rédacteurs en chef, organise son NEWS ! (News World Summit) à l’Hôtel de Ville de Paris, aujourd’hui et jusqu’à vendredi. Des dizaines de rédacteurs en chef du monde entier se réunissent pour évoquer leurs innovations et débattre des pistes de développement du secteur. Mutualisation, curation, fact-checking, crowdsourcing, réseaux sociaux, info locale… Cette année, 400 rédacteurs en chef de 80 pays vont plancher sur la «stratégie 4 écrans» des groupes de presse : PC, tablette, smartphone et télévision connectée.

Customisé. Le GEN a été créé à partir du World Editors Forum, l’association mondiale des rédacteurs en chef de presse écrite, à laquelle se sont rajoutés ses homologues de la télé, de la radio et du Web. Chacun évoluait dans son coin jusqu’à ce que le marasme actuel les pousse, en 2010, à rassembler leurs forces. Aujourd’hui, le GEN compte 600 membres : la moitié issue de la presse écrite, surtout des quotidiens, un quart de la radio et de la télé, et le quart restant de nouveaux acteurs (agrégateurs d’info, pure players…).

Parmi les innovations présentées lors de la conférence, le live-desk, un nouvel outil de live-blogging développé par des équipes du GEN (BBC, The Guardian, le Monde…) en partenariat avec Google. Il est gratuit, peut intégrer de la publicité et être customisé par les rédactions. Il permet aussi de réaliser un live-blogging à plusieurs médias. Enfin, grâce à un système de tags, l’outil génère automatiquement une synthèse du live-blogging actualisée en temps réel.

Casiers. Le sommet mettra également l’accent sur le journalisme de données, c’est-à-dire la mise en forme d’un travail journalistique qui s’appuie sur des données chiffrées, grâce aux outils du Web. Pour tenter d’en définir les standards, jeudi soir seront remis les Data Journalism Awards (1). La cérémonie récompensera 6 des 57 projets en compétition : un calculateur de budget (BBC News), une cartographie des terroristes répertoriés par le FBI aux Etats-Unis (Mother Jones), les casiers judiciaires des policiers de Milwaukee (JSOnline)… Beaucoup de projets britanniques et américains, très en pointe sur le data. Quelques sites brésiliens, allemands, italiens… Mais aucun site français.» Isabelle Hanne

(1) Le détail des projets est sur datajournalismawards.org/nominees

* Suite dans Libé du 31 mai, par Isabelle Hanne:

«Le live-blogging, moteur à rédactions

Le News World Summit s’est penché, hier à Paris, sur le succès du suivi en direct de l’actualité. Pour se changer les idées après une bien sombre entame – la mort de l’article traditionnel, dont la nécrologie a été délivrée par deux journalistes américains à grands coups de «curation» et d’«expérience utilisateur» – la deuxième journée du News World Summit 2012 du Global Editors Network (GEN) à Paris (Libération du 30 mai), a présenté un faire-part de naissance : celui du live-blogging, en pleine explosion dans les rédactions. Largement encouragé par les multiples actualités fortes de 2011 (Fukushima, printemps arabes…) l’utilisation du live-blogging, composé de courts textes enrichis par des liens, des vidéos, des photos, des analyses ou des commentaires d’internautes, a explosé l’année dernière.

En France, toutes les rédactions, dont celle de Libération, y sont allées de leur live-blogging pour commenter les débats et soirées électorales de la présidentielle.

Mais pour que cette forme de récit en ligne et en direct fonctionne, il faut respecter une certaine méthode. «Il vaut mieux live-blogger, avec un style accessible et direct, sur un seul sujet bien identifié»,avance Mary Hockaday, à la tête de la BBC Newsroom. Depuis plusieurs mois, la BBC accompagne sa diffusion vidéo en ligne d’un fil de live-blogging. Selon Mary Hockaday, si le live couvre plusieurs thématiques, alors l’audience diminue et «ne il reste plus que les dingues d’actu chaude». Il faut également combiner la technologie, l’immédiateté «avec [sa] valeur ajoutée» : graphiques, témoignages et analyses des correspondants sur le terrain viennent nourrir les lives.

Preuve physique de l’intérêt porté à cet outil, les journalistes en charge des réseaux sociaux et des lives seront, littéralement, au centre de la future salle de rédaction de la BBC qui va bientôt déménager. Et Mary Hockaday en est sûre : «Ecrire une seule bonne phrase exige autant de savoir-faire qu’écrire un long récit.»

Car la durée de vie d’un live-blogging bien fait peut aller au-delà du temps du direct. Par exemple, le fil du Figaro.fr sur le débat télé de l’entre-deux tours a été consulté près de quarante-huit heures après sa réalisation, assure la rédactrice en chef du site, Ingrid Vergara. «Graphiques, liens, analyses… Cette somme de valeur ajoutée a payé pendant plusieurs jours.» A condition de l’utiliser avec parcimonie : le live-blogging, pour être un outil «très puissant éditorialement», nécessite un événement important, une grosse actualité. «On n’est pas là pour faire du remplissage.»

Vice-présidente de l’un des deux outils de live-blogging les plus utilisés, ScribbleLive (l’autre étant Coverit Live), Kate Fairhurst rappelle qu’on n’en est qu’aux balbutiements. Avec toujours cette question : «Comment monétiser les contenus ? Comment générer des recettes publicitaires ?» ScribbleLive s’intéresse de près à la syndication de contenus et aux parrainages publicitaires.

La monétisation est justement au cœur d’un nouvel outil présenté lors de la conférence : le Live Desk, développé par un laboratoire de journalistes (le Monde, The Guardian, BBC…), et parrainé par Google, sur lequel il est possible d’intégrer des bannières de publicité. Il permet également des interactions avec Google, avec la plateforme d’hébergement et de partage de photos Flickr, de rassembler les contenus d’autres rédactions, et de customiser son fil. Cet outil gratuit, open-source, et actuellement en version alpha, devrait être utilisable par toutes les rédactions dès septembre.» Isabelle Hanne

Jimini Hignett. The Detroit Diary…


Perdu l’un de mes deux livres (d’artiste) préférés, ai dû le prêter à Jean-Louis, et ne le retrouve plus!!!
http://www.mottodistribution.com/shop/the-detroit-diary.html
Ouf, retrouvé à l’instant dans la bibliothèque de Jean-Louis!


L’autre livre est The Summer Reader, Again, or A Diamond in the Rough,
publié par le Werkplaats Typografie/ArtEZ Institute of the Arts. 256 pages. 105mm x 175mm. 2008-2009
http://www.werkplaatstypografie.org/

«A Diamond in the Rough explicitly references the now infamous year 04 publication Walking on Splinters but takes the pocket storybook editorial steps further. This reader also combines fiction, fact, artists contributions, poetry and images but this time, via the mischievously intricate editorial design, allows for multiple, perhaps unstable readings. True to the flexible yet swaying academic attitude of the WT, this book smartly comments on its own distinctive form. It leaks contemplative reverberations, pulls together systems of varying conviction, coughs up analogous classifications and radiates the anecdotal structures that dictate perception. In its very structure it is a book that confers the themes brought up and discussed around a 13 headed table. Designed by Cecilia Costa with Scott Ponik.»
in > http://www.doyoureadme.de/blog/

Neal Bogg. Kraftwerk sépia, tirage papier, spécial pour moi (66)!


Tirage unique sur papier affiche, 50 x 65 cm. Remis ce jour en mains propres à 13 heures par son auteur même, cadeau pour mon 66e anniversaire (3 juin).

Le pochoir, médium de l’estampe actuelle, pour son poudré-à-la-bombe sépia à l’ancienne, mode taille douce, et son trait lino auquel elle emprunte sa couleur, sur ou sans papier, le nec plus ultra du street art, éminemment éphémère et démocratique. photo©jlb
Idée d’une expo régulière qui se tiendrait par exemple dans la salle du sous-sol du Mamco (la salle plongée dans la pénombre vert de gris que nous avions remarquée lors de notre première visite de ce musée et où traînaient au sol même des poutres de Maria Nordman http://www.mamco.ch/artistes_fichiers/N/nordman.html, poutres et éléments d’architecture et de verrerie qui n’ont depuis cessé de se balader dans le musée) bref, une expo dont le titre générique serait Quand la fumée de tabac sent aussi de la bouche qui l’exhale, les 2 odeurs s’épousent par inframince* (inframince olfactif), et qui unirait toutes images Sans papier ou à fleur de mur, allant du pochoir à la sérigraphie, aux graf et au tag jusqu’aux images projetées.

* Le concept d’inframince

in http://www.ciren.org/ciren/colloques/131198/terrier.html
«développé dans le livre, Marcel Duchamp, Notes,* Paul Matisse et centre Georges Pompidou, Paris, 1980. Extrait de la préface aux 46 notes sur l’inframince, reproduites en fac-similé (ce sont des notes manuscrites, sur des bribes de papier (rabat d’enveloppe, papier à lettre d’hôtel etc.) : « Marcel Duchamp devait y explorer le monde allusif et éphémère de la limite extrême des choses, ce seuil fragile et ultime qui sépare la réalité de sa totale disparition. La logique de l’inframince, comme cela apparaît, dans les notes prises à l’époque du « Grand Verre », laisse entrevoir la progression graduelle de Duchamp vers ce qu’il nommait la « co-intelligence des contraires ». Ce concept peut définir la qualité conversationnelle de l’art des « attitudes », et s’appliquer plus platement à la qualité des pages html ou autres, (nouveaux fixés sous verre), à leur mode d’apparition, d’affleurement, d’empilement décalé, par excès de liens hypertexte, à l’effet 3D qui en résulte, et paradoxalement à l’espèce de difficulté synoptique pour la création et la consultation de l’hypertexte.

Cinq notes sur l’inframince :
15. Peinture sur verre / vue du côté non peint / donne un infra / mince
Le nacré, le moiré / l’irisé en général : / rapports avec / l’infra mince.
36. Les buées sur surfaces polies (verre / cuivre / infra mince on peut dessiner et peut être rebuer / à volonté un dessin qui apparaîtrait / à la vapeur d’eau (ou autre)
45. à fleur en essayant de mettre 1 surface plane / à fleur d’une autre surface plane / on passe par des moments infra minces
46. Inframince
Reflets / de la lumière sur diff. surfaces / plus ou moins polies. Reflets dépolis donnant un / effet de réflexion miroir en profondeur pourraient servir / d’illustration optique à l’idée / de l’infra mince comme / « conducteur » de la 2e à / la 3e dimension

Il est étonnant de ne pas trouver sur internet les 46 notes sur l’inframince, éditées dans le précieux livre Duchamp, Notes, champs flammarion, et dont j’ai photographié les originaux, un 24 décembre, il y a longtemps, à la bibliothèque du Centre Pompidou, par autorisation spéciale et à mettre en ligne absolument pour « nos chères têtes blondes » comme dirait Bonafoux, terme générique extensif, se voulant englober toutes les jeunes têtes de France.
Trouvé sur Google ceci
http://www.tumblr.com/tagged/marcel-duchamp?before=1307220427 et ça
http://www.dadart.com/dadaism/dada/035a-duchamp-cage.html

15 mai 1945. Retour de Claude

Nicole m’appelle au téléphone en fin d’après-midi pour me dire en substance : le 15 mai 1945, il faisait très chaud. C’est le jour où Claude, notre père, prisonnier de guerre, est de retour après plus de cinq ans de captivité à Vienne. Nicole en fin de rougeole le voit dans la rue, depuis le balcon du deux pièces familial, au deuxième étage, (24 bis avenue Marie). Pas de smartphone pour en témoigner. Elle avait deux ans en 1939, lorsque Claude a été fait prisonnier, elle le redécouvre ou plutôt le découvre à l’âge de huit ans. Quelques années plus tôt, notre oncle François, frère de Claude, prisonnier aussi, et qui s’était évadé, était arrivé à Aix-les-Bains, et Nicole avait cru que c’était son père.

Lien> http://lantb.net/uebersicht/?p=234

Sarah Applebaum. L’artiste tricoteuse.

Trouvé par Mariina, amie du Havre :

« Quand on pense avoir fait le tour du tricot il y a des gens qui en sortent de plus incroyables encore! »
http://jaiblog.tumblr.com/post/20161065439/jai-blog-nest-pas-le-seul-a-aimer-le-tricot


Sarah Applebaum a habillé tous les personnages du clip réalisé par Terri Timely du duo californien Seventeen Evergreen, Polarity Song.
Better than Boltanski…

Jean-Louis trouve ça «très moche». Moi j’aime, ça me rappelle les vidéos de http://www.urbancamouflage.de/ et en particulier celle-ci: