à l’Extra Old Café, pas donné mais pas si mal, en terrasse à midi au soleil de la Nation.
Vous consultez actuellement les archives mensuelles pour janvier 2012.
in Herzog & de Meuron, Histoire naturelle, catalogue d’exposition
http://www.cca.qc.ca/fr/le-cca-propose/325-herzog-de-meuron-histoire-naturelle.
Une filiation entre Lefebvre, les deux architectes et Rémi Zaugg, en une double citation:
Herzog & De Meuron conversant avec Zaugg:
«Nous nous souvenons des beaux moments passés dans l’exposition Architektur Denkform, lorsque nous voyions ces superbes superpositions d’images imprimées transparentes [photos de leurs réalisations architecturales collées sur les façades extérieures en verre du musée] et de détails des bâtiments situés de l’autre côté de la ruelle: les tuiles de notre maison destinée à un vétérinaire avec, en arrière-plan, les tuiles d’un toit médiéval.» Image: http://www.herzogdemeuron.com/index/projects/complete-works/026-050/047-architektur-denkform-basel/IMAGE.html.
Fabriquant ainsi de la «rupture dans la structure urbaine», comme une réponse à la question de Lefebvre:
«Comment transgresser et surmonter la contradiction entre le bâtiment et le monument? Comment pousser plus loin le mouvement qui a détruit la monumentalité et pourrait la restituer, au sein même des bâtiments, dans l’unité reproduite à un niveau plus élevé? Faute d’un tel dépassement dialectique, la situation stagne dans l’interaction grossière et le mélange de ‘moments’, le chaos spatial.» Henri Lefebvre, La production de l’espace, p. 257. Mais est-ce une réponse?
Très beau monologue d’Henri Lefebvre, intellectuel marxiste avec pull à col roulé beige, archive INA 1970
La dernière figure très intéressante, disparu en 2005, Rémy Zaugg, peintre, collaborateur des deux architectes qui lui ont construit un atelier à côté de sa maison à Pfastatt, à une demi-heure en voiture de Bâle. Pp. 237-238
«Ces temps-ci [printemps 2001], une idée m’obsède: une maison particulière à bâtir près de Bâle, sur une parcelle dominant la région comme un balcon. On voit, au premier plan, en contrebas, la ville et le conglomérat urbain trinational; à droite, les premiers contreforts de la forêt noire; à gauche, la plaine d’Alsace, bordée à l’horizon par les Vosges; et le Rhin, au centre, qui fuit vers le nord, vers la Hollande, la mer. Cette situation, cette vue, ce panorama avec son ciel immense m’ont inspiré un ensemble de quatre tableaux de tailles différentes (le plus grand fait 230 x 210 cm), tous quatre du même bleu céruléen froid, l’un monochrome et les trois autres avec les lettres ou les mots d’une phrase en trois langues, imprimés en blanc: ‘Und würde, sobald ich atme, das Blau des Himmels verblassen.’, ‘Et si, dès que je respire, le bleu du ciel s’effaçait blanchissait pâlissait se raréfiait jaunissait blêmissait s’évanouissait. », ‘And il, as soon as I breathe, the blue of the sky grew thin.’ Au lieu d’installer les tableaux après coup dans la maison, il y aurait d’abord les tableaux et ensuite la maison autour des tableaux. Je vous raconte là un exemple de collaboration possible avec des prémisses tout à fait inhabituelles. Ce projet de développera peut-être. On verra bien.»
«La peinture a besoin d’un lieu, d’un espace où s’établir. Son lieu fondateur est le mur, le sol. On ne peut pas l’attacher à un lieu naturel, à un sapin sur un patûrage, par exemple. J’avais donc de bonnes raisons pour désirer un atelier aussi dur. Si dur, même que je dois sortir quand je n’en supporte plus la dureté. Pas de bavardage. Tranquille —comme Dieu, qui intrigue l’homme parce qu’il se tait. Mon atelier est une architecture qui se tait. Les choses dont il est fait disent en même temps tout et en même temps rien. Son silence exigeant fait sa force. Un silence sévère pour autoriser des œuvres à venir. j’imagine qu’on pourrait y accrocher une peinture de Newman.»
ET SI / DES QUE JE RESPIRE/ LE BLEU DU CIEL / S?EFFACAIT / BLANCHISSAIT / PALISSAIT / SE RAREFIAIT / JAUNISSAIT / BLEMISSAIT / S’EVANOUISSAIT, Aluminium, peinture au pistolet, Sérigraphie, vernis transparent, 1994, pris sur http://ecrantotal-e9.blogspot.com/2007_12_01_archive.html
Téléchargé de Google Books, aller à la page 248 pour la copie du billet circulaire.
voir aussi http://circonstances.net/jours/?page_id=144
Monomaniax. Homme objet, unplugged: http://vimeo.com/11760576.
Filmé par Romain, on voit Etienne. Ça date d’il y a deux ans…
«Parfait!» comme dit Romain.
«Vulgos», mais limite Kraftwerk, clip OZ, Ego http://www.youtube.com/watch?v=KmqmMKL1X1s
Et aussi aller chercher dans le Drugstore#5, http://www.dailymotion.com/video/xbu72g_drugstore-5_creation l’interview des Monomaniax à 10 minutes 40 secondes du début de la bande!
Hors champs de Laure Adler avec François Roustang, hypnothérapeute. 9 janvier 2012.
http://www.franceculture.fr/emission-hors-champs-francois-roustang-2012-01-09 [Ceci est une retranscription partielle des seuls propos de FR, pour mémoire. FR s’est débarrassé de toute croyance religieuse par la psychanalyse, et par elle, il est arrivé à l’hypnose. Tout est dit sur FR in http://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois_Roustang. Il y a quelques vidéos sur dailymotion. L’hypnose semble un peu périlleuse mais paradoxalement innovante au regard de la pratique psychiatrique ordinaire.]François Roustan:
[Confession à la chrétienne et analyse psychanalytique]: «Dans les deux cas,, il y a dialogue mais dans la confession, on s’accuse de fautes qu’on a faites, en psychanalyse, on dit tout et n’importe quoi, c’est ça qui peut être efficace —Foucault s’est trompé en les comparant— quand on est à confesse, on trie les choses et on choisit ce qu’on a envie de dire; en psychanalyse, on ne choisit pas, on parle comme on déparle sans aucune retenue, ça n’a rien à voir et les effets ne sont pas les mêmes non plus. On ne s’adresse pas à une puissance supérieure en psychanalyse, alors qu’en confession, on ne s’adresse pas au prêtre, on s’adresse à Dieu. En psychanalyse, espérons qu’on ne s’adresse pas à soi-même. On parle à la cantonade. On ne sait pas ce que l’on dit, on ne sait pas à qui l’on parle. Si c’était un moi, alors là on tournerait en rond. Si c’était un ‘il’ qui parle, alors là il y aurait une possibilité de délivrance. On parle n’importe qui et en un sens, on ne parle pas. Le secret de la psychanalyse, c’est de parler un langage que personne ne comprend, on déparle. Déparler en français, ça veut dire parler sans interruption mais on peut en donner un autre sens, déparler, ça veut dire défaire le langage de tout sens, pour moi, c’est ça qui est fondamental en psychanalyse, c’est qu’on ne sait plus ce que l’on dit et que le langage n’a pas de sens. C’est dans cette ligne-là que j’ai pratiqué l’hypnose. On ne cherche pas un sens. L’erreur de base, c’est de vouloir comprendre alors qu’il ne s’agit pas du tout de comprendre, il s’agit d’emporter le langage de telle sorte qu’il fasse apparaître autre chose que lui-même. C’est ça qui est fondamental. […]
Ce n’est pas tellement la parole qui a marqué un tournant dans ma vie, ça a été au cours de l’analyse, une explosion de vitalité. C’est ça pour moi, l’analyse, au bout de 2 ans d’analyse [avec Serge Leclaire], j’ai fait le tour et j’ai changé de vie. […] Tout ce qui est décision d’être psychanalyste, ou la forme que l’on peut adopter comme psychanalyste, cela relève de l’individu lui-même. C’est une affirmation. Aujourd’hui, j’affirme que je suis un homme libre. C’est le point le plus important. Quand je décide quelque chose, je décide quelque chose, quitte, l’instant d’après, à me poser des questions sur cette décision que j’ai prise. Je n’ai pas arrêté, comme psychanalyste, à me poser des questions sur ce que je faisais et sur l’efficacité de mon travail. C’est pour ça que j’ai bifurqué après un certain nombre d’années. On peut à la fois affirmer: ‘Je suis là, voilà ce que je fais et je le fais entièrement et en même temps dans l’instant d’après et même dans cet instant-là, dire: ‘est-ce que je me trompe’. ‘Un psychanalyste ne s’autorise que de lui-même’ disait Lacan [rappelle LA) et là je suis en accord avec ça et Lacan a eu tout cet aspect-là de libérer le psychanalyste de toute soumission quelconque, y compris à sa doctrine ou à sa théorie.
[…] Je participe à des formations de thérapeute, récemment je leur ai dit: ‘Il y a une qualité que doit avoir un thérapeute, c’est d’acquérir une sensibilité, pas une sentimentalité, mais une sensorialité, c’est le mot de Keats ‘Délivrez-nous des idées, donnez-nous des sensations’. Si la formation consistait à apprendre à percevoir, apprendre à soupçonner, apprendre à sentir, ce serait suffisant, parce que c’est à travers ça que l’on peut aider quelqu’un même parfois lui dévoiler là où il en est, parce que très souvent, la personne croit qu’elle vit telle et telle chose, alors qu’elle est en train de vivre toute autre chose et c’est au thérapeute d’éveiller en elle une autre forme de sensorialité.
[Savoir attendre: pour que la vie change, titre d’un livre de FR.]
Ce qui est fondamental, c’est que nous vivons sur deux registres différents, un registre où nous sommes conscients de ce que nous faisons et où nous agissons dans notre vie, dans la société, par rapport aux autres. Et puis un autre domaine où nous sommes amenés à percevoir une multitude de choses que la plupart du temps nous ne percevons pas. C’est en vivant à travers ces deux registres ou en apprenant à vivre sur cet autre registre qu’une vie peut se transformer. J’ai envie de dire que ce sont les créateurs, les vrais peintres, les vrais musiciens, les vrais sculpteurs, ce sont eux qui comprennent d’entrée de jeu comment on peut vivre sur deux niveaux différents, et comment la vie peut être transformée dès lors qu’on se laisse aller à soupçonner et à sentir les choses les plus subtiles qui sont autour de nous et en nous. La personne qui vient me voir se sent disponible pour un changement. Elle sait que la solution est là. Installez-vous dans ce lieu où vous avez trouvé la solution. Le thérapeute fait remarquer à quelqu’un qu’il sent lui-même sa force vitale, mais il ne prend pas la place de l’autre.
[…] Je suis venu à l’hypnose par l’intermédiaire de la psychanalyse. Je suis venu à l’hypnose parce que j’ai découvert le transfert, la dimension certainement hypnotique du transfert, dont on ne sort pas facilement et puis dans la cure même. J’ai écrit un article ‘Suggestion au long cours’, dans la Nouvelle Revue de psychanalyse. […] Puis je me suis initié avec Milton Erickson aux Etats-Unis. […][Psychanalyste versus hypnothérapeute]
Je pense que l’anamnèse, —que quelqu’un raconte son histoire—, ça n’a aucun intérêt, aucune efficacité, que le langage peut être mis de côté et que tout l’effort, si on se met à parler dans une psychothérapie, c’est, à un moment, pour se taire. C’est ça qui est efficace, parce que pour moi, ça se résume de façon très très simple à une chose:
‘Vous voulez guérir,
Oubliez que vous êtes un humain
Devenez un animal’
A des gens qui viennent me voir je dis
‘Est-ce que vous souhaitez vraiment aller mieux, vous transformer, eh bien oubliez vos pensées, oubliez que vous avez un vouloir à votre disposition, et tout simplement installez-vous dans votre statut d’organisme vivant’. ‘La guérison n’est pas un but, elle vient par surcroît’, disait Lacan. Elle vient dans la mesure où précisément je change complètement de visée, je ne cherche pas à guérir, je cherche à me mettre dans la position d’un organisme vivant qui se laisse influencer par son environnement. Et pour ça, je dois oublier même d’une certaine façon que je suis là, je dois me laisser être là comme une souche ou comme une pierre, comme un rocher. Si je peux faire ça, oublier que je suis un humain, alors fatalement, je vais trouver une solution. […] Vous participez, vous êtes un morceau d’univers, vous êtes vivant, ça suffit. Si vous vous installez là-dedans, vous êtes libre, comme un organisme vivant est libre. Il n’y a pas de soumission. Je me soumets à quelque chose en moi que j’ignore. Quand quelqu’un a peur de l’hypnose, c’est un bon signe, parce qu’il est proche de faire le saut. Ce n’est pas une aliénation. Je suis là comme un être vivant et c’est ça qui est ma liberté. Je ratifie cette position que j’ai dans le monde et dans ma vie […] A un moment il y a soumission quand je dis à quelqu’un, cet homme qui est venu me voir: ‘vous aviez senti que vous étiez libre, il y a eu un lieu en vous où vous êtes un homme libre et vous n’êtes plus dans le ressentiment. De fait, je fais acte d’autorité en lui disant: ‘Arrêtez-vous-là, prenez le temps qu’il faut pour être tout entier l’homme qui est en paix avec lui-même et qui n’a plus besoin de cette femme [dont il s’était séparé].
[A la question de LA: comment faites-vous pour rester si jeune?]:
‘Être là où je suis et n’avoir plus aucune illusion sur moi-même’.»
Je viens d’écouter à france culture, l’émission de Philippe Petit, les chemins de la connaissance, avec un jeune philosophe Tristan Garcia (thèse avec Badiou), à propos de son livre, Forme et objet. Un traité des choses, qui dépote vraiment: nous sommes tous des choses et aussi des objets dans des millefeuilles existentiels, et chaque âge a sa chance, même si c’est l’adolescence qui est le cœur de l’existence, (il cite Rousseau), c’est juste!
http://www.franceculture.fr/emission-les-nouveaux-chemins-de-la-connaissance-qu-est-ce-qu-une-chose-2012-01-13
ou à écouter ici
[audio:http://www.lantb.net/uebersicht/wp-mp3/Qu’est ce qu’une chose………mp3] Pour écouter sur Ipad ou Iphone, cliquer ici
«Mais s’il est un état où l’âme trouve une assiette assez solide pour s’y reposer tout entière et rassembler là tout son être, sans avoir besoin de rappeler le passé ni d’enjamber sur l’avenir ; où le temps ne soit rien pour elle, où le présent dure toujours sans néanmoins marquer sa durée et sans aucune trace de succession, sans aucun autre sentiment de privation ni de jouissance, de plaisir ni de peine, de désir ni de crainte que celui seul de notre existence, et que ce sentiment seul puisse la remplir tout entière ; tant que cet état dure celui qui s’y trouve peut s’appeler heureux, non d’un bonheur imparfait, pauvre et relatif tel que celui qu’on trouve dans les plaisirs de la vie, mais d’un bonheur suffisant, parfait et plein, qui ne laisse dans l’âme aucun vide qu’elle sente le besoin de remplir. Tel est l’état où je me suis trouvé souvent à l’île de Saint-Pierre dans mes rêveries solitaires, soit couché dans mon bateau que je laissais dériver au gré de l’eau, soit assis sur les rives du lac agité, soit ailleurs au bord d’une belle rivière ou d’un ruisseau murmurant sur le gravier.» Rousseau rêveries V
En Suisse (à Genève en tout cas), lorsqu’on va en montagne pour prendre l’air et se reposer on dit, «Alper», et quand on revient en ville on dit «Désalper».
Une certaine idée de la France, —il y en a qui détestent,— les laptops et la bicyclette, les lunettes de Louison Bobet sans casque. Une référence: Marc Augé, Eloge de la bicyclette
Bernard Laponche*, consultant international spécialiste des questions de maîtrise de l’énergie, membre fondateur de l’association Global Chance et coauteur d’un récent essai « En finir avec le nucléaire, pourquoi et comment » (Seuil) s’exprime dans une tribune et un grand entretien sur Rue 89, argumentés et convaincants. L’avenir est dans la fin du nucléaire definitively… et cette fin programmée sur plusieurs années sera sûre, moins chère et créatrice d’emplois!
http://www.rue89.com/rue89-planete
La tribune 05/01/2012: Sûr, pas cher et créateur d’emplois : les trois mensonges du nucléaire
Le grand entretien avec Sophie Verney-Caillat, 08/01/2012: «Fukushima: ‘On a fait semblant de découvrir les dangers nucléaires’
Notre proche centrale du Bugey (à 51 km d’Aix-les-Bains)
Les ruines du bâtiment qui abritait le réacteur n°3 de la centrale de Fukushima (Reuters/Kyodo). Revival de l’esthétique des ruines.
* Bernard Laponche a un look de dandy très septante, voire soixante, dans les tons orangés des années prisunic, en plus chic.