Marguerite Duras. La base.

«Brouillon. L’engagement communiste, l’antigaullisme, l’anticolonialisme au moment de la guerre d’Algérie, Mai 68, l’élection de l’ami François Mitterrand : C’était Marguerite Duras égrène les étapes historiques et politiques des combats d’après-guerre. Pendant cinquante ans, l’écrivain va obstinément rester à gauche en étant de plus en plus méfiante à l’égard des militantismes de toute sorte. Qu’est-ce que voter à gauche ? La réponse dans «un cahier de brouillon» retrouvé par Jean Vallier dans les archives : «Voter communiste c’est voter pour les socialistes. Voter pour les socialistes, c’est voter pour le prolétariat. Je vote pour le prolétariat, je vote pour une gauche déclarée, évidente, éternelle. Je vote pour un parti : le parti du prolétariat, celui du PS et du PCF ! Voter à droite, c’est voter pour un clan. Voter pour un clan, c’est trahir la base, le mot n’a pas été remplacé, il est de nature irremplaçable, c’est-à-dire voter contre le prolétariat des rues, des banlieues, des usines, des grandes chaînes automobiles… C’est honteux, complètement déshonorant.»» (années soixante).
in
Jean Vallier C’était Marguerite Duras tome 2 1946-1996,  Fayard, 966 pp., 29,50 €.  extrait de l’article de Claire Devarrieux à propos du livre, Libération 4 novembre 2010