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Dans Pourparlers,

Reprise de l’article « Sur la philosophie », Magazine littéraire, n° 257, septembre 1988, entretien avec Raymond Bellour et François Ewald, page 204

« Il y a un rapport privilégié de la philosophie avec la neurologie, on le voit chez les associationnistes, chez Schopenhauer ou Bergson. Ce qui nous inspire aujourd’hui, ce ne sont pas les ordinateurs, c’est la microbiologie du cerveau: celui-ci se présente comme un rhizome, de l’herbe plutôt qu’un arbre, « an incertain system », avec des mécanismes probabilitaires, semi-aléatoires, quantiques. Ce n’est pas que nous pensions d’après la connaissance que nous avons du cerveau, mais toute nouvelle pensée trace à vif dans le cerveau des sillons inconnus, elle le tord, le plisse ou le fend. Miracle de Michaux à cet égard. De nouvelles connexions, de nouveaux frayages, de nouvelles synapses, c’est ce que la philosophie mobilise en créant des concepts, mais c’est aussi toute une image dont la biologie du cerveau découvre avec ses moyens propres la ressemblance matérielle objective ou le matériau de puissance.
Ce qui m’a intéressé dans le cinéma, c’est que l’écran puisse y être un cerveau, comme dans le cinéma de Resnais, ou de Syberberg. Le cinéma ne procède pas seulement avec des enchaînements par coupures rationnelles, mais avec des réenchaînements sur coupures irrationnelles : ce n’est pas la même image de la pensée. Ce qu’il y avait d’intéressant dans les clips au début, c’était l’impression que certains donnaient d’opérer par ces connexions et hiatus qui n’étaient plus ceux de la veille, mais pas non plus ceux du rêve ni même du cauchemar. Un instant, ils ont frôlé quelque chose qui était de la pensée. C’est tout ce que je veux dire : une image secrète de la pensée inspire par ses développements, bifurcations et mutations la nécessité toujours de créer des nouveaux concepts, non pas en fonction d’un déterminisme externe, mais en fonction d’un devenir qui emporte les problèmes eux-mêmes. »

Lettres, cours, travaux de jeunesse… le dernier volume des écrits posthumes de Gilles Deleuze

PAR ROBERT MAGGIORI

Du Mas-Revéry, à Saint-Léonard-de-Noblat, Gilles Deleuze, le 13 mai 1969, écrit : «Cher Ami, merci de votre lettre. Moi aussi, sens que nous sommes amis avant de nous connaître.» Le destinataire est un militant politique de gauche, fondateur du Centre d’études, de recherches et de formation institutionnelles (Cerfi), psychanalyste, membre de l’Ecole freudienne de Paris, qui suit l’enseignement de Lacan, et exerce à la clinique de La Borde : Félix Guattari. Treize ans plus tard, début octobre, «Cher Ami» est devenu «Cher Félix», mais le vouvoiement est resté : «J’ai beaucoup lu votre lettre, où vous dites que notre travail commun s’étant estompé, vous ne savez plus bien ni ce qu’il fut pour vous ni où vous en êtes aujourd’hui. Moi, je vois bien. Je crois que vous êtes un prodigieux inventeur de concepts « sauvages ».» Entre-temps, ils ont mené à terme leur projet, «Capitalisme et schizophrénie», comprenant l’Anti-Œdipe (1972) et Mille Plateaux (1980), et poursuivront leur «travail à deux» jusqu’en 1991, l’année de Qu’est-ce que la philosophie ?

De Lettres et autres textes – qui s’ajoute à l’Ile déserte et à Deux Régimes de fous, et qui, en ce vingtième anniversaire de sa disparition, clôt la publication des écrits posthumes de Gilles Deleuze – se détache évidemment la courte mais dense «correspondance» avec Guattari, justement parce que celle-ci fait entrer dans leur laboratoire et éclaire la manière dont ils façonnaient chacun puis «ajustaient» leurs idées. Mais il ne s’agit pas vraiment d’une correspondance. D’abord parce que manquent les lettres de Guattari. Ensuite parce que les quelques annotations privées («je suis heureux de votre retour, de ce qu’a dû être Bologne et de tout ce que vous avez fait. Vœu que vous ne soyez pas fatigué. Moi, impression d’être femme à la maison, je crois bien que j’ai arrêté de fumer, mais pas depuis longtemps») ou les questions de procédure («il faudrait évidemment abandonner toutes les formules de politesse, mais non pas les formes de l’amitié qui permettent à l’un de dire à l’autre : vous déconnez, je comprends pas, ça va pas») laissent très vite la place à l’échange de travail : «il faudra d’une part étudier le type de machine schizophrénique ou paranoïaque, par exemple en reprenant l’article de Tausk…»

Générosité.

D’une façon générale, il apparaît que Deleuze n’accordait guère d’importance aux lettres. Il les datait rarement, ne conservait presque jamais celles qu’il recevait, et sans doute n’a-t-il jamais envisagé qu’elles puissent même minimement faire partie de son œuvre. Celles qu’il envoie à Clément Rosset, François Châtelet, Arnaud Villani, Jean-Clet Martin, Jean Piel (qui dirigea la revue Critique après Georges Bataille), au poète roumain Ghérasim Luca, à Michel Foucault ou à quelques autres, ont une valeur «documentaire». Elles font découvrir certaines données biographiques, la générosité de Deleuze quand il s’agit d’aider un étudiant ou un chercheur, les préoccupations relatives à sa santé ou à sa carrière (1970 : «soucieux de me trouver une place pour rentrer à Paris, je viens de me présenter à la Sorbonne, ce fut une catastrophe, oh là là, je fais l’expérience du bon garçon qui se croyait aimé et se découvre haï, mon orgueil en ressort cuisant. Dieu fasse que Vincennes ne disparaisse pas et m’accueille»), ses propensions artistiques, ses lectures ou ses intérêts cinématographiques. A cet égard, les quelques lettres à Pierre Klossowski sont bien intéressantes : «Il me semble que, actuellement [1978, ndlr], il y a quatre grands auteurs qui pensent vraiment l’image (pas seulement théoriquement, mais dans les pratiques, et comme élément moderne, de notre monde actuel). C’est vous, Godard, McLuhan et Burroughs. Or, c’est curieux que ces quatre partent d’une nature bipolaire de l’image, qui leur permet précisément de produire le mouvement, comme à partir d’une différence d’intensité.»

Caresse.

Seules deux lettres sont adressées à Foucault. Dans l’une, Deleuze remercie son «cher Ami» pour avoir écrit que «ce qu’il faisait» était «admirable», et loue à son tour celui qui, «dans notre génération, fait une œuvre admirable et vraiment nouvelle». Dans la seconde (fin 1970), il écrit d’abord : «J’ai tout à fait cessé de travailler depuis un mois, stérilité pure, et pourtant je vois bien ce que je voudrais dire, mais aucun courage de le faire». Puis explique quand même son projet : «Je voudrais montrer qu’il y a deux directions de la cure : l’œdipianisation traditionnelle, et la schizophrénisation, seule libératoire, parce qu’il y a dans le schizo quelque chose comme un producteur universel. Le problème serait analogue à celui de Burroughs (comment conquérir la puissance de la drogue sans se droguer) ou de Miller (se saouler à l’eau pure). Ici : comment capter le processus schizophrénique sans être produit comme schizo ?» Curieusement, cette phrase apparaît déjà, presque mot pour mot, dans une lettre envoyée quelques mois auparavant à… Félix Guattari, où on lit en outre : «Vous disiez que, pratiquement, vous appliquiez déjà cette direction de la schizophrénisation thérapeutique, en forçant, en précipitant vos sujets à bondir, à délier (non pas à résoudre) Œdipe. C’est ça que je voudrais que vous écriviez, vos directions actuelles de cure, n’importe comment, écrivez ça si vous le voulez bien, avec un ou des exemples. C’est formidable. Ça illuminera Chap. IV. Affections, Gilles.»

Le recueil, en plus des lettres, contient aussi cinq dessins, une série de textes publiés ou diffusés du vivant de Deleuze, consacrés à la lecture d’œuvres d’Emile Bréhier, Louis Lavelle et René Le Senne, des articles sur Sacher-Masoch et le masochisme ou sur «le Temps musical», deux cours sur Hume, un entretien sur l’Anti-Œdipe accordé par Guattari et lui à Raymond Bellour, et quelques «textes de jeunesse». L’un d’eux, le tout premier à avoir été publié (Deleuze avait vingt ans et était en khâgne au lycée Louis-le-Grand), porte en titre «Description de la femme», et, en sous-titre, «Pour une philosophie d’autrui sexuée». Il y est question du maquillage, du sommeil, du secret et de la caresse : «Si par la caresse comme acte l’amant peut approcher l’essence féminine, c’est que la femme elle-même est l’être comme caresse, le secret sans épaisseur.»

http://mediatheque.castor.free.fr

François Faucher, figure de l’édition pour la jeunesse, à la tête des célèbres Editions du Père Castor, est mort le 30 octobre à l’âge de 83 ans, a indiqué le conseil régional du Limousin, mercredi 4 novembre.

François Faucher était le fils de Paul Faucher (1898-1967), fondateur de l’Atelier du Père Casto, maison d’édition de livres pour enfants lancée en 1931, chez Flammarion. Il fut ainsi le premier lecteur des albums du Père Castor, avec ses frères et sœurs, avant de succéder à son père à la tête des éditions de 1967 à 1996. François Faucher avait créé en 1996 l’Association des amis du Père Castor, qui réédite aujourd’hui les albums des années 1930-1950.

Archives conservées dans la Haute-Vienne

L’association a fait en 2014 une demande d’inscription des archives des Editions du Père Castor au registre Mémoire du monde de l’Unesco, où figurent déjà celles des frères Grimm et de la créatrice de Fifi Brindacier, la Suédoise Astrid Lindgren. Ces archives sont conservées depuis 2006 au sein de la médiathèque du Père Castor, à Meuzac (Haute-Vienne), où l’équipe éditant les livres s’était repliée pendant la guerre.

SaintLeonardMeuzac
Un peu du côté de chez Deleuze

 

http://www.vam.ac.uk/content/articles/e/exhibition-road-digital-resident-jamie-jenkinson/

« My Specialism
I work predominantly with my iPhone, ‘the words most popular camera’, to produce medium-specific videos manipulating the cameras inbuilt features as a mode of unconventional image making. Influenced by 1920’s abstract film, and the experimental film and video from the 1960’s onwards, I am interested in the mediums image, reception and production, rather than narrative, documentation or representation. Using consumer products to produce my videos, which are often heavily abstracted, engages the spectator’s cinematic cognition through widespread first-hand experience of video production, an understanding unique to our time. In addressing the video medium, as well as its accessibility, these works have developed into sculptures, installations, drawings, and performances. » Jamie Jenkinson

http://showstudio.com

http://showstudio.com/projects/tag/fashion_films

http://www.vam.ac.uk/content/videos/n/video-nick-knight-a-new-dimension/

Article du Monde, découpé et conservé entre les pages de l’exemplaire de Mille Plateaux,  fin 1989…

« On a affaire à la durée quand le passé est ramassé [milliards de cercles du virtuel] dans le présent et que l’avenir est toujours nouveau. C’est cette durée qui est la condition de la liberté de choix… une liberté qui réside dans la nouveauté non dans la répétition du passé. »

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http://www.webdeleuze.com/php/sommaire.html
Lien vers une biographie > http://www.loree-des-reves.com/modules/newbb/viewtopic.php?topic_id=3177&forum=4

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http://ubu.com/sound/lacan.html#radiophonie

http://www.multipleartdays.com

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Nouveau grand rendez-vous annuel centré sur la figure de l’éditeur, le MAD offre pendant 3 jours un panorama des pratiques éditoriales contemporaines, de l’édition fanzine aux œuvres rares : prints, multiples, livres, films et disques d’artistes…

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