Domestiquer les légumes!

A quand remonte la domestication des légumes et des animaux par l’être humain ? La crise sanitaire actuelle va-t-elle nous amener à repenser cette domestication de manière durable et à prendre en compte le bien-être animal ? Pour en parler, Les Matins reçoivent Valérie Chansigaud et Eric Birlouez.

En 2021, quelles seront nos bonnes résolutions en matière d’alimentation ? Seuls 3% des Français déclarent à ce jour avoir fait le choix du végétarisme. Cette pratique alimentaire, remise au goût du jour ces dernières années, est encore loin d’être une tendance de fond. Pourtant, si la culture gastronomique et culinaire française donne la part belle à la viande, il n’en a pas toujours été ainsi. A l’échelle de l’histoire de l’humanité, c’est le végétarisme qui domine. En outre, les êtres-humains ont appris à domestiquer les légumes avant les animaux.

Mais que signifie la domestication du végétal et de l’animal ? En quoi consiste concrètement ces processus et à quand peut-on les dater ? La crise sanitaire va-t-elle nous permettre de repenser notre rapport au vivant en général ?

Valérie Chansigaud, historienne des sciences et de l’environnement, chercheuse associée au laboratoire SPHère (Sciences, Philosophie et Histoire) du CNRS et de l’Université de Paris, auteure d’Histoire de la domestication animale paru aux éditions Delachaux et Niestlé, ainsi qu’Eric Birlouez, ingénieur agronome et sociologue de l’alimentation, auteur de Petite et grande histoire des légumes, publié aux éditions Quae (2020).

Entre la crise des éleveurs et celle des conditions d’élevage et d’abattage, est-ce tout un système qui s’effondre ? Devons-nous tous arrêter de manger de la viande, ou peut-on imaginer une viande heureuse ?

Florence Burgat, philosophe, directrice de recherche en philosophie à l’Institut national de la recherche agronomique et co-auteure de Le droit animalier (PUF, 9 mars). A ses côtés, Eric Birlouez, ingénieur agronome et sociologue de l’agriculture et de l’alimentation.

Ils sont rejoints en seconde partie, à écouter ici, par Alain Prochiantz, chercheur en neurobiologie et professeur au Collège de France, titulaire de la chaire « Processus morphogénétiques ».