Retour sur trois expériences. « Comment faire d’une classe une œuvre d’art»

1972

Université Paris 8, département Arts Plastiques et département Cinéma de l’UFR Arts

Le film : Jeunes filles élèves du CET de Vaux-le-Pénil, 1972
Réalisation : Liliane Terrier et Jean-Louis Boissier
En relation avec le cours des départements Cinéma et Arts-Plastiques de Paris 8-Vincennes : « Mouvement de la jeunesse ». Ce film a été tourné avec cinq élèves du Collège d’enseignement technique de Vaux-le-Pénil et leur professeur de français Liliane Terrier, février 1972. Extraits (5 mn 18 s) choisis sur 30 minutes de rushes. Éclair-Coutant 16 mm, son synchrone sur Nagra. Montage 2015 : Marco La Gala. Production : Université de Vincennes. Numérisation : CNC, BnF, octobre 2015. Première projection publique : Vidéo et après, Centre Pompidou, 16 novembre 2015

http://www.rvdv.net/vincennes/?page_id=1588

Ce film est montré dans l’exposition L’art d’apprendre, une école des créateurs
http://jlggb.net/jlb/

 

1974-1979

Université Paris 8, département Arts Plastiques

Agit-prop pour la grève des foyers Sonacatra 1974-1979
Durant cette période eut lieu « une collaboration artistique continue entre les grévistes et les ateliers de sérigraphie, de photographie et de linogravure du département Arts Plastiques de l’Université de Paris 8-Vincennes et la part qu’y prirent les enseignants Jean-Louis Boissier et Liliane Terrier qui ont conservé ces affiches et réalisé ce diaporama : »

Diaporama 2019-2021*

2019-2021 SOUTIEN CULTUREL À LA GRÈVE DES RÉSIDENTS DES FOYERS SONACOTRA 1975-1979

Rédaction et montage : Liliane Terrier
Préparation photographique et graphique : Jean-Louis BoissierArchives et production : Association Transports
Toutes les photos ont été faites par des enseignants et des étudiants du département Arts plastiques de l’Université Paris 8 – Vincennes

* Ce diaporama a été réalisé pour l’exposition du 50e anniversaire de l’Université de Vincennes à Saint-Denis en 2019. Il a été repris dans l’exposition Sarah Maldoror, cinéma tricontinental, Palais de Tokyo, 25 novembre 2021 — 13 mars 2022, au titre de document accompagnant l’extrait projeté de son film Un dessert pour Constance : «Sarah Maldoror choisit l’arme de l’humour pour réaliser cette fiction produite par la télévision française, qui ne fut diffusée qu’une fois, à 20h30, le 12 février 1981. Adaptée par l’écrivain Maurice Pons d’une nouvelle de Daniel Boulanger, elle raconte l’histoire de deux employés africainsde la voirie parisienne qui deviennent des experts – théoriques – de la cuisine française, et s’inscrivent à un jeu télévisé dans le but d’aider un de leurs camarades à rentrer au pays. À travers les tribulations de ces deux personnages débonnaires, Sarah Maldoror fait un portrait satirique du racisme français, sur fond de traces coloniales dans l’architecture parisienne. Elle filme aussi longuement les conditions de vie et de travail de ces travailleurs invisibles, a fortiori à la télévision, et notamment leur foyer, choisissant délibérément d’en faire un lieu plutôt attrayant, à vrai dire éloigné des conditions réelles de vie dans les foyers de travailleurs, et notamment dans les foyers Sonacotra. Elle filme aussi longuement les conditions de vie et de travail de ces travailleurs invisibles, a fortiori à la télévision, et notamment leur foyer, choisissant délibérément d’en faire un lieu plutôt attrayant, à vrai dire éloigné des conditions réelles de vie dans les foyers de travailleurs, et notamment dans les foyers Sonacotra. Cet intérêt de Sarah Maldoror à rendre visible ces formes de vie s’inscrit effectivement au terme de presque une décennie de lutte des locataires des foyers Sonacotra (Société nationale de construction de logements pour travailleurs), une entité créée en 1956 par le Ministère de l’intérieur français pour loger la main-d’œuvre étrangère sollicitée par les grands travaux en France, mais aussi pour contrôler la diffusion des idées indépendantistes parmi les travailleurs algériens, population la plus nombreuse parmi les travailleurs immigrés. Les foyers Sonacotra sont notamment dirigés par des militaires en retraite, n’autorisent ni les visites ni les réunions. Un mouvement de grève des loyers et d’occupation des locaux va naître au début des années 1970, et s’amplifier au fil des expulsions de certains responsables associatifs. Les documents présentés sur ce panneau évoquent la collaboration continue entre les grévistes et l’atelier de sérigraphie de l’Université de Paris 8-Vincennes et la part qu’y prirent les enseignants Jean-Louis Boissier et Liliane Terrier qui ont conservé ces affiches et réalisé ce diaporama.»

octobre 1991- septembre 1992

Machines à communiquer faites œuvres,«Médiane artistique», «Atelier des réseaux» avec Fred Forest, Olivier Aubert, Transports, Art-Réseaux, etc., Cité des Sciences et de l’industrie.

« Á partir des années 80, des collectifs apparaissent, avec une semblable idée de faire œuvre d’organisateurs. Ils explorent les capacités artistiques, les scénarios et les dispositifs technologiques des messageries électroniques, et en premier lieu tentent de constituer de se constituer en réseaux d’auteurs. Don Foresta participe en 1986, au Network Planetario de la Biennale de Venise et travaille à la promotion de projets inspirés du «café électronique» de Kit Galloway et Sherrie Rabinowitz. Karen O’Rourke et le groupe Art-Réseaux proposent City Portraits, un programme d’échange d’images télécopies, entre Paris, Chicago, San Francisco, Sao Paulo, Madrid et Vienne, qui a trait à la vision que chacun peut former de la ville de l’autre.
Le collectif Transports et Liliane Terrier, associés à ses étudiants de Paris 8, imaginent un protocole de généalogie d’images numériques à l’intérieur d’un réseau d’artistes et d’étudiants en art, à commencer par ceux de Paris 8, reliés par modem. Travaillées par un simple jeu du transport de pixels constitutifs d’une première série d’écrans, ces images conservent la mémoire de leur fabrication. Dans le cours de leur création, elles s’ordonnent ainsi automatiquement en une collection dont l’exploration interactive dévoilera l’historique, soit dans le réseau lui-même, soit lors de son exposition au terme de l’expérience. Dans de tels processus l’œuvre n’est plus seulement de l’ordre du concept ou de l’événement éphémère. Globale mais différenciée, elle prend véritablement forme dans le logiciel qui règle le fonctionnement du réseau, dans son organigramme, puis dans le corpus actif de sa mémoire. L’interactivité du réseau ne s’arrête pas avec les transmissions. Le relais en est pris par les capacités de réponse des images elles-mêmes. Ainsi se lie le domaine du réseau à celui des automates interactifs.» Jean-Louis Boissier, La relation comme forme, l’interactivité en art, mamco, 2004, «Machines à communiquer faites œuvres», pp.93-119.